Selon S&P Global Commodity Insights, la Corée du Sud se détache peu à peu des importations de pétrole russe. Les raffineries du pays augmentent leur commande aux Etats-Unis et au Moyen-Orient pour répondre à la demande.
La Corée du Sud élimine le brut russe
Les importations sud-coréennes de brut en provenance de Russie connaissent une chute de 46,7 % en glissement annuel pour le mois d’avril. Ce sont les chiffres de l’agence nationale Korea National Oil. Le nombre monte à 21 % au cours des quatre premiers mois de l’année pour atteindre 16, 20 millions de barils.
La plupart des livraisons de pétrole pour cette période concernent des contrats à terme trimestriels signés avant le début de la guerre. La Corée du Sud finira par arrêter ses achats de brut russe. Cette stratégie se fera, car de nombreuses entreprises cherchent à éviter les complications commerciales et juridiques. Cela pourrait affecter leur réputation.
La réduction de l’offre de brut russe n’impactera pas l’industrie pétrolière de la Corée du Sud. Le brut russe comme l’ESPO ou le Sokol représentent moins de 4 % des importations de matières premières des raffineries du pays.
Se fournir sur de nouveaux marchés
La Corée du Sud fait face à une forte demande de produits de brut. Les importations devraient atteindre environ 505 millions de barils au cours du premier semestre 2022. Elles s’élevaient à 468,2 millions de barils au cours de la même période l’an dernier. De facto, le pays se doit de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en brut.
Premièrement, les raffineries de la Corée du Sud disposent d’un vaste réseau commercial de brut aux États-Unis. Selon les données de la KNOC, les importations de brut américain augmentent pour le 13e mois consécutif en glissement annuel en avril. Cela représente une hausse de 23,8 % pour atteindre 11,41 millions de barils. En outre, les raffineries du pays se disent confiantes dans leur capacité à transporter plus de brut en utilisant le Very Large Crude Carriers cinq à six fois par mois.
Deuxièmement, la Corée du Sud cherche activement à augmenter son approvisionnement en brut auprès des producteurs du Moyen-Orient. L’offre à terme de brut du Moyen-Orient augmente avec la hausse progressive de la production de l’OPEP+. Ces derniers profitent des créneaux lucratifs pour les carburants de transport pour augmenter leur production.
Une montée en puissance dans le Golfe
Les importations de brut en provenance de l’Arabie Saoudite augmentaient de 17,7 % en glissement annuel en avril. C’est le principal fournisseur de la Corée du Sud avec un volume de 26,69 millions de barils.
Des pays de la région comme le Koweït, l’Irak et les EAU voient leurs expéditions à destination de Séoul également augmenter. Tout d’abord, le Koweït fournit 10,37 millions de barils en avril, soit une augmentation de 5,4 % en glissement annuel. Ensuite, l’Irak exporte à hauteur de 6,49 millions de barils, soit une augmentation 2,5 % en glissement annuel. Enfin, les EAU distribuent 5,96 millions de barils ce qui représente une augmentation de 51,4 % en glissement annuel.
Pour conclure, l’augmentation progressive de la production de brut au Moyen-Orient implique qu’il y aura davantage de barils à terme que la Corée du Sud pourra demander.