La Corée du Sud réduit les importations de brut en provenance de la Russie. Les raffineurs Sud-Coréens se tournent vers le brut américain léger considéré comme la meilleure option pour combler le déficit. De son côté, le producteur de l’OPEP+ voit ses expéditions chuter de plus de 40% en glissement annuel en mars.
Des importations en baisse.
La Corée du Sud annonce l’importation de 2.98 millions de barils de pétrole brut de Russie au mois de mars. Ce chiffre représente une baisse de 44% comparée aux 5.29 millions de barils importés un an plus tôt. Il s’agit des expéditions mensuelles les plus faibles depuis 8 mois selon la Korea National Oil Corp (KNOC).
Les expéditions mensuelles chutent également de 18% par rapport au mois de février. En outre, au premier trimestre, les importations de brut russe chutent de 4% comparés à la même période en 2021. Ainsi, les importations de brut russe en Corée du Sud s’élèvent à 11.86 millions de barils au premier trimestre 2022.
Sanctions financières.
La plupart des cargaisons livrées en mars honoraient des contrats passés en janvier et en février, avant le conflit russo-ukrainien. Quelques accords au comptant, pour des livraisons en mars de brut ESPO, Sokol et Sakhaline se voient annuler. Ces annulations interviennent après l’imposition de sanctions financières par les États-Unis et le bannissement de la Russie de SWIFT.
Toutefois, la Corée du Sud n’interdit pas officiellement les importations d’énergies en provenance de la Russie. Cependant, les entreprises Sud-Coréennes voient des obstacles commerciaux à venir et souhaitent préserver leur réputation. En outre, Séoul ne dépend pas véritablement du pétrole russe et a la possibilité de se tourner vers des alternatives.
Importations de brut américain.
En Corée du Sud, les importations globales de brut russe représentent 4% des importations globales. Des importations de brut WTI Midland et Eagle Ford, provenant des États-Unis, combleraient le déficit en brut provenant de Russie. En mars, le pays importait 11.68 millions de barils de brut américain, soit une hausse de 4% comparé à 2021.
En outre, les approvisionnements américains ont un coût inférieur comparé aux approvisionnements provenant de la Russie et du Moyen-Orient. Le brut américain importé au premier trimestre s’élève, en moyenne, a $87.70/ b. Les bruts russes, saoudien et koweïtien sont, respectivement, plus chers de $3.60, $4.87 et $8.36.
Une offre de produits pétroliers restreinte.
Toutefois, les importations de brut, provenant du Moyen-Orient, de la Corée du Sud augmentent en mars. Ainsi, les raffineurs, en effectuant des achats de brut au comptant, cherchent à capter les solides marges de raffinage en Asie. En effet, si l’offre mondiale de brut se réduit, l’offre de produits pétroliers l’est d’autant plus.
Les importations du principal fournisseur de brut, l’Arabie saoudite, progressent de 55.3% en glissement annuelle. En mars, elles s’élèvent, ainsi, à 29.6 millions de barils, marquant le septième mois consécutif d’augmentation en glissement annuel. Les exportations du Koweït progressent également de 44.6% en glissement annuel, atteignant 12.783 millions de barils en mars.