La COP29 sous tension : des engagements climatiques menacés par des intérêts fossiles

À l'approche de la COP29 en Azerbaïdjan, les divergences autour de l'abandon des énergies fossiles révèlent des tensions entre ambitions climatiques et réalités économiques, tandis que des nations vulnérables expriment leur impatience.

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Les engagements pris lors de la COP28 à Dubaï pour réduire progressivement la dépendance mondiale aux énergies fossiles peinent à se concrétiser. À l’approche de la COP29 en Azerbaïdjan, de nombreux observateurs s’inquiètent de l’absence d’avancées tangibles. Ce rendez-vous climatique se concentre cette année sur l’aide financière Nord-Sud pour soutenir les pays en développement face aux conséquences du réchauffement climatique. Toutefois, la question de l’abandon progressif des combustibles fossiles, pourtant au cœur des préoccupations environnementales, semble reléguée au second plan.

Un an après Dubaï : des progrès décevants

En 2023, à la COP28 de Dubaï, un engagement inédit a été pris pour entamer une transition globale vers des sources d’énergie plus durables. Cependant, d’après plusieurs diplomates et experts, l’inertie persiste, notamment chez les grandes puissances économiques, qui continuent d’augmenter leur production de pétrole et de gaz. Les émissions de CO₂, principal contributeur au changement climatique, poursuivent leur hausse, accentuant l’impatience des nations les plus menacées par les changements climatiques, comme les petits États insulaires.

Katrine Petersen, membre du groupe de réflexion E3G, souligne la nécessité de maintenir la pression pour éviter un effacement des acquis climatiques récents. Selon elle, « les dirigeants manquent de leadership politique sur certains points cruciaux », regrettant que le débat autour du pétrole ait perdu de sa vigueur au sein des discussions actuelles.

Résistances politiques et économiques

Le rôle de l’Azerbaïdjan, hôte de la COP29 et important producteur de pétrole, suscite des interrogations. Certains observateurs craignent que le pays freine volontairement les discussions pour préserver ses intérêts pétroliers, une accusation fermement rejetée par le gouvernement azerbaïdjanais. Toiata Uili, coordinateur de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), affirme que son organisation veille à ce que les grandes nations respectent leurs engagements pris en 2023, en dépit des résistances manifestées par plusieurs États producteurs.

Le diplomate Ialtchine Rafiev, représentant de l’Azerbaïdjan, reconnaît que certains pays cherchent des « prochaines étapes claires » concernant l’abandon progressif des énergies fossiles. Cependant, en coulisses, la pression pour freiner toute avancée significative émane surtout des producteurs de pétrole, réticents à intensifier leurs engagements environnementaux. Un diplomate occidental, sous couvert d’anonymat, confie que certains pays producteurs estiment déjà avoir trop cédé lors de la COP28, renforçant leur résistance face aux nouvelles initiatives.

Une transition énergétique en demi-teinte

Malgré cette résistance, des progrès sont notables dans le domaine des énergies renouvelables. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a récemment annoncé que les investissements dans les technologies propres, notamment dans le solaire et l’éolien, surpassent désormais ceux des combustibles fossiles. Selon les projections de l’AIE, la moitié de la production mondiale d’électricité pourrait provenir de sources bas carbone d’ici 2030.

Néanmoins, Dave Jones, expert du groupe de réflexion Ember, avertit que la croissance rapide des énergies renouvelables ne suffit pas à compenser l’augmentation globale de la demande en énergie, ce qui limite l’impact réel sur la réduction des émissions de CO₂. Cette contradiction reflète le dilemme actuel : bien que les énergies renouvelables se développent, leur progression est entravée par la demande persistante de combustibles fossiles dans de nombreuses régions du monde.

Les attentes de la société civile

La société civile, représentée par plusieurs ONG comme 350.org et Oil Change, pointe les pays développés qui continuent de financer des projets d’extraction de combustibles fossiles. Andreas Sieber, de l’ONG 350.org, affirme que « les engagements climatiques ne peuvent se résumer à des phrases creuses ». Ce sentiment est partagé par de nombreux militants, qui accusent les dirigeants des pays hôtes des COP de 2023 à 2025 – Émirats arabes unis, Azerbaïdjan et Brésil – de contribuer à la croissance de la production d’hydrocarbures tout en prônant une transition écologique.

Une COP29 sous haute tension

Les attentes sont donc élevées pour la COP29, où les États du monde entier devront présenter des plans climatiques renforcés à l’ONU. Pourtant, la persistance des projets d’exploitation pétrolière et gazière dans plusieurs pays laisse planer un doute quant à la sincérité des engagements pris lors des précédentes conférences. Alors que la Papouasie-Nouvelle-Guinée, vulnérable aux catastrophes climatiques, a annoncé boycotter la COP29, d’autres nations expriment publiquement leur frustration.

Le sommet, prévu à Bakou, suscite des inquiétudes sur la capacité de la communauté internationale à converger vers des solutions concrètes et ambitieuses pour répondre à l’urgence climatique. La pression sur les dirigeants est à son comble, alors que l’avenir des engagements pris à Dubaï reste incertain face aux résistances persistantes des intérêts économiques liés aux énergies fossiles.

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