La COP29 sous tension : des engagements climatiques menacés par des intérêts fossiles

À l'approche de la COP29 en Azerbaïdjan, les divergences autour de l'abandon des énergies fossiles révèlent des tensions entre ambitions climatiques et réalités économiques, tandis que des nations vulnérables expriment leur impatience.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Les engagements pris lors de la COP28 à Dubaï pour réduire progressivement la dépendance mondiale aux énergies fossiles peinent à se concrétiser. À l’approche de la COP29 en Azerbaïdjan, de nombreux observateurs s’inquiètent de l’absence d’avancées tangibles. Ce rendez-vous climatique se concentre cette année sur l’aide financière Nord-Sud pour soutenir les pays en développement face aux conséquences du réchauffement climatique. Toutefois, la question de l’abandon progressif des combustibles fossiles, pourtant au cœur des préoccupations environnementales, semble reléguée au second plan.

Un an après Dubaï : des progrès décevants

En 2023, à la COP28 de Dubaï, un engagement inédit a été pris pour entamer une transition globale vers des sources d’énergie plus durables. Cependant, d’après plusieurs diplomates et experts, l’inertie persiste, notamment chez les grandes puissances économiques, qui continuent d’augmenter leur production de pétrole et de gaz. Les émissions de CO₂, principal contributeur au changement climatique, poursuivent leur hausse, accentuant l’impatience des nations les plus menacées par les changements climatiques, comme les petits États insulaires.

Katrine Petersen, membre du groupe de réflexion E3G, souligne la nécessité de maintenir la pression pour éviter un effacement des acquis climatiques récents. Selon elle, « les dirigeants manquent de leadership politique sur certains points cruciaux », regrettant que le débat autour du pétrole ait perdu de sa vigueur au sein des discussions actuelles.

Résistances politiques et économiques

Le rôle de l’Azerbaïdjan, hôte de la COP29 et important producteur de pétrole, suscite des interrogations. Certains observateurs craignent que le pays freine volontairement les discussions pour préserver ses intérêts pétroliers, une accusation fermement rejetée par le gouvernement azerbaïdjanais. Toiata Uili, coordinateur de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), affirme que son organisation veille à ce que les grandes nations respectent leurs engagements pris en 2023, en dépit des résistances manifestées par plusieurs États producteurs.

Le diplomate Ialtchine Rafiev, représentant de l’Azerbaïdjan, reconnaît que certains pays cherchent des « prochaines étapes claires » concernant l’abandon progressif des énergies fossiles. Cependant, en coulisses, la pression pour freiner toute avancée significative émane surtout des producteurs de pétrole, réticents à intensifier leurs engagements environnementaux. Un diplomate occidental, sous couvert d’anonymat, confie que certains pays producteurs estiment déjà avoir trop cédé lors de la COP28, renforçant leur résistance face aux nouvelles initiatives.

Une transition énergétique en demi-teinte

Malgré cette résistance, des progrès sont notables dans le domaine des énergies renouvelables. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a récemment annoncé que les investissements dans les technologies propres, notamment dans le solaire et l’éolien, surpassent désormais ceux des combustibles fossiles. Selon les projections de l’AIE, la moitié de la production mondiale d’électricité pourrait provenir de sources bas carbone d’ici 2030.

Néanmoins, Dave Jones, expert du groupe de réflexion Ember, avertit que la croissance rapide des énergies renouvelables ne suffit pas à compenser l’augmentation globale de la demande en énergie, ce qui limite l’impact réel sur la réduction des émissions de CO₂. Cette contradiction reflète le dilemme actuel : bien que les énergies renouvelables se développent, leur progression est entravée par la demande persistante de combustibles fossiles dans de nombreuses régions du monde.

Les attentes de la société civile

La société civile, représentée par plusieurs ONG comme 350.org et Oil Change, pointe les pays développés qui continuent de financer des projets d’extraction de combustibles fossiles. Andreas Sieber, de l’ONG 350.org, affirme que « les engagements climatiques ne peuvent se résumer à des phrases creuses ». Ce sentiment est partagé par de nombreux militants, qui accusent les dirigeants des pays hôtes des COP de 2023 à 2025 – Émirats arabes unis, Azerbaïdjan et Brésil – de contribuer à la croissance de la production d’hydrocarbures tout en prônant une transition écologique.

Une COP29 sous haute tension

Les attentes sont donc élevées pour la COP29, où les États du monde entier devront présenter des plans climatiques renforcés à l’ONU. Pourtant, la persistance des projets d’exploitation pétrolière et gazière dans plusieurs pays laisse planer un doute quant à la sincérité des engagements pris lors des précédentes conférences. Alors que la Papouasie-Nouvelle-Guinée, vulnérable aux catastrophes climatiques, a annoncé boycotter la COP29, d’autres nations expriment publiquement leur frustration.

Le sommet, prévu à Bakou, suscite des inquiétudes sur la capacité de la communauté internationale à converger vers des solutions concrètes et ambitieuses pour répondre à l’urgence climatique. La pression sur les dirigeants est à son comble, alors que l’avenir des engagements pris à Dubaï reste incertain face aux résistances persistantes des intérêts économiques liés aux énergies fossiles.

São Paulo pousse pour la fin de la concession d’Enel avant 2028

L’État de São Paulo a demandé la déchéance de la concession d’Enel Distribuição São Paulo, relançant les tensions entre pouvoirs locaux et régulateur fédéral sur fond d’enjeux politiques et énergétiques majeurs à trois ans de l’échéance contractuelle.

L’Arabie saoudite accorde un prêt de 60 millions USD pour le réseau électrique mauritanien

La Mauritanie obtient un financement saoudien pour construire un tronçon clé de la « ligne de l’Espoir », dans le cadre de son programme d’extension du réseau de transport d’électricité vers l’intérieur du pays.

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.
en_114014141235540

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.
en_114099991235540-2

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.
en_114088881234540-2

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.
en_114044441237540

Paris missionne Jean-Bernard Lévy pour revoir les subventions aux renouvelables

Face à l’alourdissement des dépenses publiques, le gouvernement français mandate deux experts pour réévaluer le dispositif de soutien aux énergies renouvelables électriques et au stockage, avec des propositions attendues sous trois mois.

L’armée polonaise s’engage à sécuriser le réseau électrique face à la menace des drones

L'opérateur national PSE s'associe aux forces armées pour protéger les postes de transformation, alors que les infrastructures critiques sont ciblées par des actes de sabotage attribués à des ingérences extérieures.

La Norvège lance une commission pour planifier l’après-pétrole

Le gouvernement norvégien met en place une commission chargée d’anticiper le déclin des hydrocarbures et d’évaluer les options économiques pour le pays dans les prochaines décennies.
en_1140331246540

Le Kazakhstan lance des appels d’offres pour 3 GW de capacités renouvelables d’ici 2026

Le Kazakhstan prévoit d’allouer 3 GW de projets éoliens et solaires d’ici fin 2026 par appels d’offres, avec un premier lot d’1 GW en 2025, dans un contexte de modernisation de son système électrique.

Les pannes électriques aux États-Unis atteignent un record de 11 heures par client en 2024

Les ouragans Beryl, Helene et Milton ont représenté 80 % des coupures d’électricité enregistrées en 2024, un pic inédit en dix ans selon les données fédérales.

France : la CRE lance un dispositif transitoire pour encadrer les fournisseurs

La Commission de régulation de l’énergie introduit un contrôle prudentiel temporaire sur les fournisseurs de gaz et d’électricité, via un « guichet à blanc » ouvert dès décembre, en attendant la transposition des règles européennes.
en_11401111111243540

Carney et Smith débloquent un pipeline vers l’Asie et modifient la loi sur les tankers

L’accord Carney–Smith lance un nouvel oléoduc vers l’Asie, supprime les plafonds d’émissions pétrogazières et amorce une réforme de la loi interdisant les tankers sur la côte nord du Pacifique.

Les actifs renouvelables post-CfD exposent les investisseurs à un risque de marché accru

La sortie progressive des contrats CfD transforme des actifs stables en infrastructures exposées à une volatilité accrue, remettant en cause les rendements attendus et les modèles de financement traditionnels du secteur renouvelable.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.