La Cour interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH), basée à San José (Costa Rica), a rendu une décision historique en condamnant la Colombie pour des violations graves des droits des U’wa, une communauté autochtone de la région de la Sierra Nevada de Cocuy. Cette condamnation résulte de l’approbation par l’État de sept projets d’extraction énergétique sur des territoires protégés s’étendant sur 370 kilomètres carrés.
Une gestion foncière sous critique
La réserve Resguardo Indigena Unido U’wa, créée en 1999, devait garantir les droits territoriaux des U’wa. Cependant, le processus de démarcation et d’attribution des titres de propriété collective reste inachevé, entraînant une violation des droits fonciers reconnus à cette communauté. Ces manquements exposent également la région à des incursions militaires et armées, aggravant les tensions et menaçant les écosystèmes locaux.
Des consultations ignorées sur les projets énergétiques
Les projets autorisés par le gouvernement incluent des activités d’extraction pétrolière, gazière et minière. Selon la CIDH, ces activités ont été approuvées sans respecter les procédures de consultation obligatoire avec les communautés affectées. Ce manquement a entraîné des impacts significatifs sur les droits à la participation politique, à l’accès à l’information et à la préservation culturelle des U’wa. Ces violations compromettent également le droit à un environnement sain, souligné comme essentiel dans le verdict.
Mesures imposées par la CIDH
La Cour a ordonné à la Colombie de clarifier les titres de propriété collective pour les U’wa, de réduire les impacts environnementaux causés par les projets et de garantir une consultation effective pour toute future initiative énergétique. Ces mesures visent à établir une gouvernance plus inclusive et à restaurer les droits des communautés autochtones dans les décisions liées à leurs territoires.
Cette condamnation met en lumière les tensions croissantes entre les objectifs énergétiques et les obligations de respect des droits des populations locales. Elle renforce également la nécessité pour les États d’équilibrer développement économique et durabilité, en garantissant que les intérêts des communautés soient priorisés dans les politiques énergétiques.