En effet, la société a déclaré s’en tenir au projet russe, mais continue d’évaluer les risques. La CNOOC continuera à suivre de près l’évolution du conflit en Ukraine avant de prendre quelconque décision.
Un projet de grande envergure
La CNOOC détient une participation de 10 % dans le projet Arctic LNG 2, d’une capacité de 19,8 millions de tonnes par an. À noter que cet investissement est le seul actif de la société en Russie. Le président de la firme, Wang Donqjin, s’est exprimé au sujet du projet :
« Il est trop tôt pour prendre une décision alors que la situation Russie-Ukraine change tout le temps ; trop d’incertitudes »
Pour rappel, l’un des partenaires français du projet, TotalEnergies, a déclaré le 22 mars ne plus apporter de capitaux au projet. Au total, la CNOOC, la CNPC, TotalEnergies et le consortium japonais détiennent chacun 10 % des parts d’Arctic LNG 2, et Novatek détient les 60 % restants. Les chinois CNOOC, CPNC et le consortium japonais semblent susceptibles de rester sur le projet.
Le premier train d’Arctic LNG 2 devrait commencer à fonctionner en 2023. Toutefois, certains rapports indiquent que les sanctions occidentales pourraient rendre le financement plus complexe qu’envisagé. En février, Novatek a estimé le taux d’achèvement global du projet Arctic LNG 2 à 59 % à la fin de 2021. Le calendrier provisoire de démarrage est de 2023 pour le premier train, 2024 pour le deuxième et 2025 pour le troisième.
La CNOOC augmente son objectif de production
En effet, les prix élevés du brut et du gaz, poussés à la hausse par le conflit, ont aidé la CNOOC à augmenter son objectif de production. La firme a ainsi établi un budget record pour l’exercice 2022 selon Wang Donqjin. La société a fixé ses dépenses d’investissement à 90 milliards-100 milliards de yuans en 2022, contre environ 88,7 milliards de yuans en 2021.
Ainsi, les dépenses d’investissements reflètent les efforts de la CNOOC dans l’exploration et le développement du pétrole et du gaz. Le directeur financier de la société, Xie Weizhi, se montre rassurant :
« Nous allons maintenir le capex annuel à environ 100 milliards de yuans pour assurer une croissance annuelle de 5 à 6 % de la production et atteindre 2 millions de b/j d’ici 2025. Nous maintiendrons ce plan malgré les fluctuations à court terme des prix du pétrole »
La CNOOC vise à produire entre 1,64 et 1,67 million de barils par jour d’équivalents pétrole en 2022. Cela représente une hausse annuelle de 5,6 % par rapport à la production de 2021. Précisons tout de même que la production de la firme en 2021 a dépassé l’objectif initial de 1,49 million de b/j. Le bénéfice net de la société a ainsi fait un bond de 181,7 % en glissement annuel.
Les autres projets de la firme
Dans le domaine terrestre, le PDG de la société, Xu Keqiang, a déclaré que la CNOOC voyait une grande opportunité pour le développement du gaz non conventionnel. La production de méthane de gisements houillers de la CNOOC a bondi de 79,1 %, soit 1,14 Gm3, en glissement annuel. La firme se positionne ainsi comme premier producteur de CBM à terre de Chine. De plus, la société a acquis China United CBM pour disposer de ses ressources de production.
La société regarde toutefois également dans la direction de la transition énergétique. Xu a déclaré que la CNOOC a nouvellement acquis un projet d’énergie éolienne offshore de 1,5 GW dans les hauts-fonds de la province de Hainan. Il s’exprime :
« En plus des projets offshore le long des provinces côtières, nous envisageons également des projets démonstratifs de production d’énergie éolienne en eaux profondes et en mer lointaine ».
Il ajoute que la CNOOC a choisi l’énergie éolienne comme axe de transition énergétique pour différentes raisons. La firme souhaite ainsi profiter de ses capacités dans la fabrication, l’installation, la maintenance et l’exploitation en mer. M. Xu précise que ses plateformes de production fossiles sont les consommatrices de l’énergie produite. Au total, la société a pour objectif de consacrer 5 à 10 % de ses dépenses d’investissement à la transition énergétique.