La Chine transfère ses capitaux miniers vers la Russie pour contourner les blocages occidentaux

La Chine réduit ses positions minières au Canada et au Groenland, freinée par des cadres réglementaires hostiles, et consolide ses investissements publics en Russie arctique pour sécuriser ses approvisionnements stratégiques.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La stratégie d’investissement public chinoise dans l’Arctique évolue sous contrainte. Face à une politique de durcissement réglementaire dans les juridictions occidentales, la Chine réoriente ses capitaux vers la Russie, seule zone arctique encore accessible à ses entreprises publiques. Cette redirection marque un tournant pour les flux de métaux critiques, notamment le nickel, le titane et les terres rares, dans un contexte de fragmentation des chaînes de valeur.

Durcissement politique au Canada et blocage juridique au Groenland

Au Canada, l’amendement de l’Investment Canada Act (ICA) et l’introduction d’une Sensitive Technology List ont limité l’accès aux projets miniers jugés stratégiques. Les entreprises publiques chinoises, comme Sinosteel ou China Minmetals, sont désormais soumises à des examens approfondis, dont les délais et les incertitudes réglementaires renchérissent les coûts de transaction. Le retrait imposé d’investissements dans le lithium a renforcé la perception d’un risque politique élevé.

Au Groenland, l’Uranium Act a imposé un seuil de 100 parties par million sur la concentration d’uranium, affectant les projets de terres rares à coproduits radioactifs, comme celui de Kvanefjeld. Ce verrou réglementaire a bloqué des partenariats techniques avec Shenghe Resources, malgré les engagements financiers déjà réalisés. Le contentieux autour de la licence minière a été renvoyé devant les juridictions locales, accentuant le risque de retournement de politique publique.

Consolidation d’un corridor sino-russe de minerais sous sanctions

La Russie constitue désormais la principale destination des capitaux miniers chinois en Arctique. Les groupes publics comme CGN (China General Nuclear), MMG (filiale de China Minmetals) ou encore Shenghe Resources se positionnent sur des actifs en nickel, cuivre, titane et lithium. Ces investissements s’inscrivent dans une logique de substitution industrielle, rendue possible par le désengagement des bailleurs occidentaux et le recours croissant à des solutions d’ingénierie et de financement sino-russes.

Le Russia–China Investment Fund, principal vecteur de ces opérations, structure les projets pour contourner les sanctions extraterritoriales. À ce jour, Nornickel ne figure pas sur la liste SDN (Specially Designated Nationals) de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), ce qui permet d’envisager certaines transactions sans violation formelle des règles américaines. Le transfert de segments industriels, comme le raffinage ou la métallurgie, vers la Chine s’accélère pour compenser les obstacles à l’importation d’équipements et de technologies occidentales.

Allocation stratégique du capital sous contrainte souveraine

L’Arctique, hors Russie, reste économiquement marginal dans les flux d’investissement global chinois. Sur environ $25bn d’engagements miniers extérieurs au premier semestre 2025, la région en capte une part réduite, en raison des coûts extrêmes et du déficit d’infrastructures. Ce recul ne traduit pas un désintérêt mais une réallocation rationnelle du capital vers des juridictions politiquement alignées.

Les juniors canadiennes, cibles typiques des partenariats chinois, voient leurs sources de financement se tarir, en l’absence d’alternatives comparables. Le blocage réglementaire dans des zones réputées stables entraîne un effet de cascade sur les pipelines de projets. Au Groenland, les incertitudes liées à la loi uranium et aux contentieux politiques rendent la structuration de projets trop risquée pour les investisseurs publics étrangers.

Fragmentation des marchés et reconfiguration diplomatique

Cette dynamique favorise la fragmentation des marchés des métaux critiques. Les clauses de force majeure, de sanctions et de traçabilité deviennent centrales dans les contrats d’approvisionnement. Les acteurs occidentaux et asiatiques tendent à évoluer sur des circuits distincts, avec des écarts croissants sur les prix, l’assurance et les conditions logistiques. La diplomatie chinoise s’appuie sur cette bifurcation pour renforcer ses positions auprès de pays producteurs hors OCDE.

La Russie tire parti de cette réorientation stratégique pour substituer les partenaires européens par des engagements chinois à long terme. Pékin sécurise en retour l’accès à des ressources critiques, tout en finançant l’expansion d’un système industriel parallèle à celui de l’Occident. Cette dynamique renforce l’axe russo-chinois dans l’espace arctique, au détriment des logiques multilatérales.

Inde et Russie scellent un axe pétrolier pour contourner les sanctions occidentales

New Delhi et Moscou renforcent leur corridor énergétique malgré les pressions tarifaires et réglementaires américaines, maintenant des flux pétroliers soutenus par des mécanismes logistiques et financiers alternatifs.

Washington verrouille la Grèce comme pivot gazier euro-atlantique face à Moscou et Pékin

Les États-Unis ancrent leur présence énergétique en Méditerranée orientale, en consolidant un corridor gazier via la Grèce vers l’Europe centrale, au détriment des flux russes et de l’influence logistique chinoise sur le port du Pirée.

France et Chine préparent un groupe climat pour sécuriser nucléaire et cleantech

Paris et Pékin s’accordent sur la création d’un groupe de travail bilatéral climat, centré sur les technologies nucléaires, les énergies renouvelables et le maritime, dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et l’Union européenne.
en_11407771237540

La Turquie vise des parts dans le gaz américain pour renforcer ses exportations vers l’Europe

Ankara prévoit d’investir dans la production de gaz aux États-Unis afin de sécuriser son approvisionnement en GNL et de devenir un fournisseur clé pour le sud de l’Europe, selon le ministre turc de l’Énergie.

Ankara alerte sur la sécurité énergétique après des attaques contre des tankers russes

Trois navires russes visés au large de la Turquie ravivent les inquiétudes d’Ankara quant à la sécurité de l’approvisionnement gazier et pétrolier en mer Noire, ainsi que la vulnérabilité de ses infrastructures sous-marines.

La Roumanie place Lukoil sous contrôle temporaire pour éviter une crise énergétique

Bucarest autorise une prise en main exceptionnelle des actifs locaux de Lukoil, afin d’éviter un choc d’approvisionnement tout en respectant les sanctions internationales visant le groupe russe. Trois repreneurs sont déjà en discussions avancées.
en_114022221228540

L’Union européenne réclame des garde-fous dans l’accord douanier avec les États-Unis

Les gouvernements européens souhaitent intégrer des clauses de sauvegarde et un mécanisme de révision dans l'accord commercial conclu avec Washington afin de limiter les risques d’un afflux de produits américains sur leur marché.

Une frappe de drone neutralise Khor Mor et provoque un effondrement électrique au Kurdistan

Le champ gazier de Khor Mor, opéré par Pearl Petroleum, a été frappé par un drone armé, interrompant la production et provoquant des coupures d’électricité touchant 80 % de la capacité énergétique du Kurdistan irakien.

Les Émirats arabes unis lancent un plan énergétique de 1 milliard $ au Yémen

Global South Utilities investit 1 milliard $ dans de nouveaux projets solaires, éoliens et de stockage pour renforcer les capacités énergétiques du Yémen et étendre son influence dans la région.
en_114026271134540

Le Royaume-Uni et FirstRand mobilisent $150mn pour accélérer la transition énergétique africaine

British International Investment et FirstRand s’allient pour financer la décarbonation des entreprises africaines, à travers une facilité ciblée sur le soutien aux secteurs les plus émetteurs de carbone.

La Hongrie s’engage à soutenir la Serbie après l’arrêt des livraisons de pétrole

Budapest se mobilise pour assurer l’approvisionnement pétrolier serbe, menacé par la suspension des flux via la Croatie après les sanctions américaines contre la raffinerie NIS, détenue majoritairement par la Russie.

La Russie intensifie son rapprochement énergétique avec la Chine malgré les sanctions

Moscou affirme vouloir accroître ses exportations de pétrole et de gaz naturel liquéfié vers Pékin, tout en consolidant la coopération bilatérale dans un contexte de restrictions américaines visant les producteurs russes.
en_114025251139540

La BEI engage 2 Mds€ pour renforcer l’influence énergétique de l’UE en Afrique

La Banque européenne d’investissement mobilise 2 Mds€ de financements garantis par la Commission européenne pour des projets énergétiques en Afrique, avec un objectif stratégique inscrit dans la diplomatie énergétique de l’Union européenne.

Les recettes pétro-gazières russes chutent de 35 %, lestées par les sanctions

La Russie subit une baisse structurelle de ses revenus énergétiques alors que les sanctions renforcées contre Rosneft et Lukoil fragilisent les flux commerciaux et aggravent le déficit budgétaire fédéral.

Les États-Unis frappent la logistique pétrolière iranienne et exposent les acteurs asiatiques

Washington impose de nouvelles sanctions ciblant navires, armateurs et intermédiaires en Asie, rendant plus risqué le commerce de pétrole iranien et redéfinissant le périmètre de conformité maritime dans la région.
en_1140241137540

Washington autorise les flux vers Paks II et insère des intérêts américains dans le nucléaire hongrois

La licence OFAC sur Paks II permet de contourner les sanctions contre Rosatom en échange d’un ancrage technologique américain, reconfigurant l’équilibre d’intérêts entre Moscou, Budapest et Washington.

Les petits États de l’UE renforcent leur influence énergétique en Afrique via Global Gateway

Finlande, Estonie, Hongrie et Tchéquie multiplient les initiatives bilatérales en Afrique pour capter des projets énergétiques et miniers stratégiques dans le cadre du programme européen Global Gateway.

Lula défend une sortie des fossiles sans contrainte face aux tensions à la COP30

Le président brésilien plaide pour une transition énergétique volontaire et sans échéance fixe, tout en évitant d’affronter les intérêts des pays producteurs lors des discussions de la COP30 à Belém.
en_114020201130540

L’Afrique subsaharienne capte 2,3 % des investissements mondiaux en renouvelable en 2024

La région n’a attiré qu’une faible part des capitaux mondiaux dédiés aux énergies renouvelables en 2024, malgré des besoins élevés et des objectifs de développement importants, selon un rapport publié en novembre.

Washington renforce son accord nucléaire avec Séoul et ouvre l’accès à l’enrichissement

Les États-Unis approuvent le développement par la Corée du Sud de capacités civiles d’enrichissement de l’uranium et soutiennent un projet de sous-marins nucléaires, élargissant un partenariat stratégique déjà lié à un accord commercial majeur.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.