La Chine a fermement contesté les déclarations du président américain Donald Trump appelant à une fin de ses achats de pétrole russe, affirmant qu’elle poursuivrait une coopération énergétique normale avec la Fédération de Russie. Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que ces importations relèvent d’un commerce international légitime et a dénoncé les pressions américaines comme une atteinte aux règles économiques mondiales.
« Les agissements des États-Unis sont un exemple typique d’intimidation unilatérale et de coercition économique », a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère, lors d’un point presse. Il a ajouté que la Chine s’oppose fermement à toute mesure extraterritoriale visant à entraver ses relations commerciales avec des partenaires étrangers. La réaction fait suite aux propos de Donald Trump affirmant avoir reçu l’engagement de l’Inde de cesser d’acheter du pétrole russe et annonçant vouloir exercer la même pression sur la Chine.
Washington renforce ses actions pour isoler les flux pétroliers russes
Les États-Unis intensifient leur stratégie de dissuasion contre les partenaires énergétiques de Moscou à travers des instruments tarifaires et réglementaires. Les sanctions économiques et les droits de douane visent à réduire les revenus pétroliers de la Russie, principale source de financement de son appareil d’État. La tentative d’étendre cette stratégie à la Chine révèle un élargissement de l’approche américaine, malgré le statut de deuxième économie mondiale de son interlocuteur.
Les échanges pétroliers entre la Chine et la Russie se sont accélérés ces derniers mois. Selon les données officielles chinoises, les importations de brut russe ont dépassé 2 mn de barils par jour au premier semestre. Cette dynamique commerciale s’inscrit dans un contexte de redéfinition des flux énergétiques mondiaux, contournant en partie les circuits dominés par les compagnies occidentales.
Des intérêts stratégiques incompatibles selon Pékin
Le gouvernement chinois considère que sa politique d’approvisionnement énergétique relève exclusivement de ses intérêts nationaux et refuse toute ingérence étrangère. Lin Jian a rappelé que Pékin s’oppose à l’instrumentalisation du commerce pour des objectifs politiques, en particulier lorsque ceux-ci imposent des choix unilatéraux. Les relations énergétiques avec la Russie sont vues comme un pilier de la stratégie chinoise de sécurité des ressources.
Aucune annonce n’a été faite concernant une éventuelle réduction des volumes achetés à la Russie. Le maintien de ces flux est perçu à Pékin comme une réponse à la tentative américaine de lier politique énergétique et alliances stratégiques. Le différend met en évidence un conflit d’intérêts croissant entre les deux puissances sur la scène énergétique internationale.