Une majorité d’experts interrogés par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) et l’International Society for Energy Transition Studies (ISETS) estime que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de la Chine atteindront leur sommet entre 2026 et 2030. L’année 2028 ressort comme la projection la plus probable parmi les 68 chercheurs sondés. Ce panel exprime une confiance moindre qu’en 2024 sur un pic dès 2025, malgré un fléchissement des émissions observé depuis mars 2024.
Une baisse en 2025 sans certitude sur sa pérennité
Le rapport publié le 6 novembre révèle que 70% des experts prévoient un pic entre 2026 et 2030, tandis que 18% estiment qu’il a déjà été atteint. Les données disponibles pour 2025 indiquent une possible première baisse annuelle, mais les auteurs appellent à la prudence. La trajectoire future reste incertaine, notamment à court terme, en raison de l’absence d’une date de référence officielle.
La Chine a annoncé en septembre un objectif de réduction de 7% à 10% de ses émissions nettes d’ici 2035, basé sur un niveau de référence encore inconnu. Cette déclaration constitue la première cible chiffrée de réduction nette, bien qu’elle ait été jugée limitée par plusieurs partenaires. Elle s’inscrit toutefois dans le cadre des discussions internationales préparatoires à la COP30.
Des engagements contrastés à moyen terme
Selon l’étude CREA–ISETS, 69% des experts pensent que la Chine dépassera ses objectifs 2035 de manière partielle ou significative. Toutefois, 99% des répondants estiment que les cibles intermédiaires fixées pour 2030 seront atteintes. Les perspectives de décarbonation à court terme sont plus incertaines, en particulier dans un contexte de croissance continue des installations énergétiques fossiles.
Parallèlement, la Chine a franchi en 2024 le seuil de 1 200 gigawatts (GW) de capacités éoliennes et solaires installées, soit l’objectif initialement prévu pour 2030. Cette dynamique s’est poursuivie en 2025, consolidant la position du pays comme premier moteur mondial de la production d’énergies renouvelables.
Le charbon reste un frein à la baisse des émissions
Malgré ces performances, le recours accru au charbon a maintenu les niveaux d’émissions sur un plateau élevé. Les données du premier semestre 2025 révèlent toutefois un tournant : les capacités solaires et éoliennes installées ont pour la première fois dépassé les capacités thermiques dans le pays. Ce changement marque une inflexion structurelle du système électrique chinois.
Le secteur automobile reflète également cette transition. La part des véhicules hybrides et électriques a franchi ponctuellement les 50% des ventes dès l’été 2024 et continue de progresser en 2025. Cette évolution s’inscrit dans l’objectif national de faire des véhicules à énergies nouvelles la majorité du marché automobile d’ici 2035.