La Chine a récemment initié des consultations pour deux nouvelles méthodologies de crédit carbone dans le cadre de son marché volontaire de réduction des émissions, connu sous le nom de China Certified Emission Reductions (CCER). Ces méthodologies ciblent des projets utilisant le gaz des mines de charbon et améliorant l’éclairage public dans les tunnels autoroutiers, avec pour objectif principal la réduction des émissions de CO2 et de méthane.
Utilisation du gaz des mines de charbon
L’utilisation du gaz des mines de charbon est essentielle pour réduire les émissions de méthane des mines et soutenir les objectifs climatiques de la Chine pour 2030 et 2060. Actuellement, les émissions de méthane provenant du torchage du gaz des mines représentent environ 40% des émissions totales de méthane du pays. L’exploitation de ce gaz est donc une approche cruciale pour diminuer ces émissions.
Les projets éligibles pour les crédits CCER doivent utiliser du gaz de mine de charbon avec une concentration de méthane inférieure à 8%. Les développeurs peuvent collecter le gaz torché ou utiliser le gaz extrait via des installations de ventilation. Actuellement, le gaz avec une concentration de méthane supérieure à 30% est largement utilisé pour l’approvisionnement en gaz résidentiel et industriel, la production de gaz naturel comprimé ou la génération d’électricité. Si la concentration de méthane est comprise entre 8% et 30%, le gaz peut également être utilisé pour la production d’électricité via des moteurs à combustion interne.
Éclairage public économe en énergie
Les projets d’amélioration des systèmes d’éclairage pour les tunnels autoroutiers, bien que générant des réductions d’émissions plus modestes, sont tout aussi importants. Les projets sous la méthodologie CCER pour l’amélioration des systèmes d’éclairage devraient réduire les émissions de 300 000 tonnes de CO2 par an, avec une réduction annuelle prévue de 1 million de tonnes de CO2 d’ici 2030.
Les projets éligibles doivent utiliser des lampadaires avec une efficacité lumineuse d’au moins 150 lm/W et installer des dispositifs de surveillance de la consommation électrique. Les développeurs sont encouragés à installer des systèmes de contrôle intelligents et des capteurs de mouvement pour optimiser l’utilisation de ces lampadaires.
En 2022, la consommation annuelle d’électricité des tunnels autoroutiers en Chine était de 10,67 milliards de kWh, dont 60% à 80% étaient consommés par les systèmes d’éclairage. Les lampadaires avec une efficacité lumineuse supérieure à 150 lm/W sont environ 20% plus chers que ceux couramment utilisés, avec une efficacité de 120 lm/W. De plus, les coûts d’exploitation d’un tunnel augmenteront de 10% à 30% si un système de contrôle intelligent et des capteurs sont installés.
Impact et perspectives
La mise en œuvre de ces méthodologies représente une étape cruciale dans les efforts de la Chine pour atteindre ses objectifs climatiques tout en fournissant des soutiens financiers indispensables pour les projets de décarbonisation. L’exploitation du gaz des mines de charbon avec une concentration de méthane inférieure à 8% et l’amélioration des systèmes d’éclairage des tunnels autoroutiers illustrent comment les marchés volontaires de crédit carbone peuvent jouer un rôle essentiel dans la transition énergétique globale.
Les consultations pour ces deux nouvelles méthodologies se poursuivront jusqu’au 12 août, offrant aux parties prenantes l’opportunité de contribuer à la finalisation de ces projets clés dans la stratégie de réduction des émissions de la Chine. La CCER devrait ainsi devenir un pilier de la politique carbone du pays, canalisant les financements nécessaires vers des initiatives de décarbonisation variées et innovantes.
Ces initiatives montrent comment les marchés volontaires de crédit carbone peuvent jouer un rôle déterminant dans la transition énergétique globale, en soutenant des projets qui, autrement, ne seraient pas économiquement viables. Avec des réductions de 4,5 millions de tonnes de CO2 équivalent par an pour les projets de gaz des mines de charbon et de 300 000 tonnes pour les projets d’éclairage public, ces méthodologies pourraient avoir un impact significatif sur les émissions globales du pays.