La Chine continue d’investir dans les centrales à charbon malgré le rapport alarmant de l’ONU sur le climat. Des voix s’élèvent, demandant que la Chine intensifie ses efforts pour atteindre la neutralité carbone.
La Chine dans le viseur du 6ème rapport du GIEC
La Chine continue à investir dans les centrales à charbon et les projets sidérurgiques à haute teneur en carbone. Cette révélation intervient quelques jours seulement après que le 6ème rapport du GIEC ait demandé une action mondiale immédiate. Il apparait maintenant urgent de réduire l’utilisation des combustibles fossiles afin d’empêcher un changement climatique excessif.
Catastrophes naturelles sans précédents en Chine
D’après les experts du climat, les émissions carbone se cachent derrière les phénomènes météorologiques extrêmes qui ravagent la planète depuis plusieurs années. L’impact de l’homme sur l’environnement est également cause de l’augmentation de leur fréquence et de leur intensité.
La Chine, en particulier, fut touchée par de nombreux incendies meurtriers, des sécheresses, et même les plus fortes précipitations enregistrées en Chine centrale depuis un millénaire.
Une nouvelle centrale à charbon par semaine
Malgré une incitation de taille, la Chine semble ne pas pouvoir se résoudre à abandonner le charbon. Le poids des puissants industriels du secteur est tel que le gouvernement central ne parvient pas à les faire taire.
En effet, la Chine est le premier consommateur mondial de charbon, et la première source de gaz à effet de serre. Si elle a promis d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, des voix s’élèvent, demandant une action plus forte et plus rapide.
La Chine a d’ailleurs annoncé la construction de 18 nouveaux hauts fourneaux alimentés au charbon, une augmentation par rapport à 2020. Elle aurait également commencé la construction de nouvelles centrales au charbon, pour une capacité de 15 GW. Construites au rythme d’une centrale par semaine, elles devraient alimenter 4,5 millions de foyers (soit plus que la ville de New York).
Rapport alarmant de l’ONU sur le climat
Le GIEC des Nations unies a publié un rapport alarmant sur le réchauffement climatique. Les experts expliquent et démontrent dans près de 4000 pages que le changement climatique risque de devenir incontrôlable.
« Code rouge pour l’humanité »
Selon le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ce rapport est un « code rouge pour l’humanité ». Il est maintenant nécessaire d’abandonner le charbon et les combustibles fossiles, le plus rapidement possible. Le rythme glacial actuel du changement ne correspond pas à l’urgence du pic des émissions mondiales, selon le CREA.
Efforts ardus de la Chine pour limiter ses émissions
La Chine est elle-même gravement consciente de la nécessité d’atteindre la neutralité carbone et œuvre considérablement en cette direction. Elle limite par exemple les prêts immobiliers qui alimentent la construction de nouveaux logements, un facteur clé des émissions. Le pays espère d’ailleurs atteindre le pic de ses émissions totales en 2030, à un taux par habitant inférieur à celui des États-Unis, du Japon ou de l’Europe.
Cependant, les émissions de CO2 de la Chine ont bondi après la fin des mesures de confinement Covid-19 en 2020. Les taux de croissance de ses émissions n’ont commencé à ralentir qu’au deuxième trimestre 2021.
Ainsi, l’intérêt continu de la Chine pour le charbon peut paraitre contradictoire face à ses efforts conséquents pour freiner ses propres émissions. Si le pays n’a pas encore commenté le rapport du GIEC, il a déjà déclaré attendre 2026 pour réduire sa consommation de charbon.