La transition énergétique en Chine se renforce, particulièrement dans les secteurs de l’éolien et du solaire, selon Yaoyu Zhang, directeur adjoint chez PetroChina. Lors de la Asia Gas Markets Conference 2024, organisée par S&P Global Commodity Insights, Zhang a mis en avant la contribution croissante des énergies renouvelables à la réduction de la dépendance au charbon pour la production d’électricité en Chine.
Les énergies renouvelables, principalement le solaire et l’éolien, ont permis de réduire de 10 à 13 % l’utilisation du charbon dans la production d’électricité. Cette évolution dément l’idée reçue selon laquelle la baisse de la consommation de charbon en Chine serait principalement attribuée à une augmentation de l’utilisation du gaz naturel.
Une croissance rapide des capacités éoliennes et solaires
Ces dernières années, la Chine a considérablement accéléré le développement de ses capacités de production d’énergie renouvelable. Zhang a précisé que les coûts de production du solaire et de l’éolien sont devenus plus compétitifs que ceux du gaz naturel. Il est prévu que la Chine atteigne une capacité combinée de 1 300 gigawatts (GW) d’énergies éolienne et solaire d’ici la fin de 2024, dépassant ainsi l’objectif de 1 200 GW fixé pour 2030.
Cette tendance s’inscrit dans la stratégie plus large de la Chine visant à réduire la part du charbon dans son mix énergétique, tout en soutenant sa promesse de neutralité carbone d’ici 2060. Selon Zhang, d’ici 2028, environ 50 % de l’électricité produite en Chine proviendra de sources renouvelables.
La dépendance continue au gaz naturel liquéfié
Malgré cette montée des énergies renouvelables, la Chine reste fortement dépendante du gaz naturel liquéfié (GNL) pour répondre à sa demande énergétique croissante. En 2023, la Chine a importé environ 71,32 millions de tonnes de GNL, soit une augmentation de 11,7 % par rapport à l’année précédente. Cependant, cette dépendance au GNL pose plusieurs défis.
Le principal problème est lié à la vulnérabilité des prix. Contrairement au gaz naturel acheminé par pipelines, le GNL expose la Chine aux fluctuations des prix du marché mondial. Le coût moyen du GNL importé est plus élevé que celui du gaz domestique ou transporté par pipeline. Cette variabilité des prix a un impact sur les secteurs industriels chinois, certains réagissant différemment selon leur localisation. Par exemple, dans le nord de la Chine, les prix élevés du GNL, oscillant entre 13 et 14 dollars par million de British thermal units (MMBtu), sont jugés trop coûteux pour la production d’électricité, tandis qu’ils sont plus acceptables dans le sud, où l’industrie manufacturière est plus rentable.
Le rôle de la tarification du carbone
Un autre facteur déterminant pour l’avenir énergétique de la Chine est la tarification du carbone. Actuellement, les prix du carbone restent relativement bas, mais une augmentation pourrait à terme favoriser encore plus les énergies renouvelables en Chine. À court terme, une hausse des prix du carbone pourrait rendre les centrales à gaz plus compétitives par rapport à celles au charbon. Sur le long terme, cela renforcerait la compétitivité des énergies renouvelables, car les producteurs d’électricité fossile seraient confrontés à des coûts croissants liés à leurs émissions de carbone.
Ce cadre réglementaire pourrait jouer un rôle clé dans l’accélération de l’adoption des énergies renouvelables en Chine, permettant au pays de poursuivre ses objectifs de neutralité carbone tout en réduisant sa dépendance aux combustibles fossiles.