Depuis le 4 mars 2022, date de l’invasion russe en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia est occupée par l’armée russe et ne produit plus d’électricité. Selon le maire exilé d’Energodar, ville abritant la centrale, celle-ci est utilisée comme base militaire pour placer du matériel, des munitions et du personnel. Les troupes russes y seraient présentes en nombre, tandis que la population d’Energodar aurait considérablement diminué.
Une centrale nucléaire transformée en base militaire
Selon le maire exilé d’Energodar, la centrale nucléaire de Zaporijjia, qui produisait auparavant 20% de l’électricité ukrainienne, est désormais utilisée comme base militaire par les troupes russes. Cette occupation aurait entraîné une chute du nombre d’employés de la centrale, passant de 11 000 à 6 500 actuellement. Certains auraient même accepté de « collaborer avec l’agresseur » russe, selon l’opérateur nucléaire ukrainien, Energoatom. Le maire d’Energodar affirme que les employés de la centrale sont sous pression des Russes et qu’ils sont contraints de travailler en effectifs réduits et sans vacances. Cette situation aurait un impact sur la sécurité de la centrale.
Une centrale nucléaire à l’arrêt
Depuis son occupation par l’armée russe, la centrale nucléaire de Zaporijjia ne produit plus d’électricité. Auparavant, ses six réacteurs VVER-1000 fonctionnaient malgré des périodes de bombardements, mais ils ont été mis à l’arrêt en septembre 2022. Toutefois, l’installation reste connectée au système énergétique ukrainien et consomme de l’électricité produite par celui-ci pour ses propres besoins. Selon le maire d’Energodar, les occupants russes ont tenté de connecter la centrale au système électrique russe sans succès. L’opérateur nucléaire ukrainien s’inquiète également d’un « risque d’incident nucléaire » en cas de rupture de la dernière ligne électrique reliant la centrale au système énergétique ukrainien.
Des négociations en cours
L’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) a déployé des observateurs dans la centrale de Zaporijjia en septembre 2022 et tente de négocier sa démilitarisation. Cependant, le processus ne semble pas avancer. Le directeur de l’IAEA, Rafael Grossi, a annoncé sur Twitter qu’une nouvelle rotation d’experts avait été complétée accompagnant son message d’une vidéo montrant des observateurs portant des casques et des gilets pare-balle, contournant à pied un pont détruit pour rejoindre la centrale.
La situation suscite des inquiétudes quant à un éventuel incident nucléaire, en particulier si la dernière ligne électrique reliant la centrale au réseau est coupée. Alors que les Russes affirment avoir envoyé des spécialistes du nucléaire dans la centrale, Energoatom déclare que leurs compétences sont insuffisantes pour organiser un véritable travail, et que l’équipement de la centrale se détériore progressivement.
En conclusion, l’occupation de la centrale nucléaire de Zaporijjia par les troupes russes soulève de graves préoccupations en matière de sécurité. La situation met également en évidence le coût humain du conflit, avec des milliers de professionnels qui ont perdu leur emploi.