La Centrale électrique de l’Ouest guyanais en Pleine Contestation

Le chantier de la CEOG a repris malgré la forte opposition du village amérindien de Prospérité, situé à proximité, qui craint la destruction de son espace de vie. Les habitants demandent le déplacement du projet, soutenus par la Ligue des droits de l'Homme, tandis que des recours en justice ont été intentés des deux côtés, alimentant les tensions dans la région.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le chantier de la Centrale électrique de l’Ouest guyanais (CEOG) a repris il y a quelques semaines, et avec lui la mobilisation d’un village amérindien situé à proximité, qui n’entend pas laisser « tuer la forêt » et « détruire » son « espace de vie ».

Contestation Croissante autour de la Centrale électrique de l’Ouest guyanais à Prospérité

Protégés par un important déploiement de forces de l’ordre – près de 80 gendarmes équipés en quads et en drones -, les ouvriers ont recommencé mi-août les opérations de déboisement dans cette zone de l’ouest de la Guyane, sur la commune de Mana. Entamés en novembre 2022, les travaux ont été interrompus durant cinq mois, pendant la saison des pluies, la CEOG invoquant des « contraintes techniques et météorologiques ». Ici doit sortir de terre une centrale photovoltaïque censée, à terme, alimenter en électricité 10.000 foyers via une technologie de stockage de l’énergie fonctionnant à l’hydrogène.

Les 200 habitants du village amérindien de Prospérité (ou Atopo Wepe), de l’ethnie kali’na et situé à deux kilomètres du site, contestent activement le projet porté notamment par le fonds d’investissement Meridiam. Ils jugent la centrale trop proche des habitations et demandent depuis des années de lui trouver un autre point de chute.

« On se bat avec des bouts de bois. Eux (les autorités) avec des grenades qu’ils lancent à 200 mètres. Le combat est déséquilibré. Beaucoup de moyens sont déployés pour lutter contre notre minorité. Tout cela pour tuer la forêt et détruire l’espace de vie de 200 personnes », déplore auprès de l’AFP le yopoto (chef coutumier du village) Roland Sjabère.

Soutien de la LDH au Village Prospérité dans son Conflit avec la CEOG

Le village Prospérité a reçu le soutien de la Ligue des droits de l’Homme (LDH).

« Aucun projet de développement, aussi nécessaire soit-il, ne peut se faire en bafouant les droits des peuples autochtones, leurs coutumes ancestrales, leurs liens avec la terre et leurs interactions avec leur environnement », soulignait l’organisation de défense des droits humains en mars dernier dans un communiqué.

Le directeur de la CEOG estime en réponse « être dans les clous » de la loi.

« Nous sommes autorisés et légitimes à faire ces travaux. Si ce n’était pas le cas, on nous aurait arrêtés », souligne auprès de l’AFP Henry Hausermann.

L’industriel, soutenu par l’Etat et une grande majorité des élus locaux, martèle que « le déplacement du projet est impossible ». Après plusieurs tentatives de médiation, la situation semble dans une impasse. Et les tensions, déjà vives fin 2022 après le placement en garde à vue du chef Sjabère à la suite de dégradations sur le site du chantier, ont été ranimées avec la reprise des travaux.

Trois Recours en Justice en un An Soutenus par le Village Prospérité contre la CEOG

Malgré ce contexte tendu, il n’y a eu ni blessé ni interpellation depuis la mi-août. Mais Roland Sjabère craint pour la suite.

« Il y a besoin d’apaisement et de désescalade car la violence augmente. On veut éviter ce genre de drame », souligne-t-il.

Un message entendu par le nouveau préfet Antoine Poussier, arrivé en Guyane le 21 août, qui s’est rendu jeudi à Prospérité afin de rencontrer les autorités coutumières. En parallèle, l’association du village continue son combat judiciaire. Elle a assigné la CEOG devant le tribunal judiciaire de Cayenne pour « trouble manifeste de voisinage ».

Une première audience s’est déroulée vendredi.

« C’est une procédure judiciaire qui peut faire arrêter les travaux et pas seulement les suspendre », précise Roland Sjabère, pour qui il est important de faire reconnaître l’impact que la CEOG aurait sur « les femmes, les hommes et les enfants », et pas uniquement sur « la nature et les animaux ».

Il s’agit du troisième recours en justice intenté en moins d’un an contre le projet de centrale après une plainte au pénal pour atteinte à l’environnement, déposée en novembre et classée sans suite en mai, et un référé conservatoire rejeté en février par le tribunal administratif de Guyane. La CEOG et ses partenaires ont déposé huit plaintes pour des dégradations sur le chantier, des menaces et des intrusions sur un site privé. Ces plaintes sont en cours d’instruction.

Pourquoi cela compte ?

Le conflit persistant entre la CEOG et le village amérindien de Prospérité soulève des questions importantes sur les droits des peuples autochtones, l’impact environnemental des projets énergétiques, et la nécessité de trouver un équilibre entre le développement économique et la préservation de l’environnement. Cette situation délicate mérite une attention particulière du point de vue des affaires, de la finance et du marché de l’énergie en Guyane.

Le gouvernement tchèque prépare le rachat de CEZ dans une opération à $9.6bn

Plusieurs scénarios sont à l’étude pour reprendre le contrôle de CEZ, acteur clé de l’électricité en Tchéquie, avec une opération estimée à plus de CZK200bn ($9.6bn), selon le ministre de l’Industrie.

La France reporte à 2026 la publication de sa feuille de route énergétique

Le gouvernement reporte à début 2026 la publication de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie, freinée par des tensions politiques autour du partage entre nucléaire et renouvelables.

L’Indonésie vise $92bn pour verdir sa production électrique industrielle d’ici 2050

L’Indonésie prévoit $31bn d’investissements d’ici 2030 pour décarboner son électricité captive, mais reste entravée par sa dépendance au charbon et des incertitudes sur les financements internationaux.
en_114018181243540

Une frappe de drones coupe l’électricité à Khartoum et Port-Soudan, deux secouristes tués

Une attaque contre la station d’Al-Muqrin a paralysé une partie du réseau électrique soudanais, affectant plusieurs États et tuant deux secouristes lors d’une seconde frappe sur le site en feu.

La Bolivie met fin aux subventions sur les carburants pour contenir la crise monétaire

Le gouvernement bolivien supprime les subventions sur l’essence et le gazole, mettant un terme à un système en vigueur depuis vingt ans dans un contexte de tensions budgétaires et de raréfaction des devises.

Le régulateur polonais enquête sur des opérations suspectes avant l’annonce d’Orlen

Le gendarme financier polonais a lancé une procédure judiciaire sur des transactions douteuses liées à Energa, survenues juste avant l’annonce du projet de rachat total par Orlen.
en_114017181228540

Dalkia remporte la gestion du réseau de chaleur de Paris pour €15bn jusqu’en 2050

Le Conseil de Paris confie à Dalkia, filiale d’EDF, un contrat de €15bn sur 25 ans pour opérer le réseau de chaleur de la capitale, retiré à Engie, délégataire historique, dans un contexte politique tendu à l’approche des élections municipales.

La Norvège veut obliger ses opérateurs à se préparer à des sabotages multiples

Le régulateur norvégien de l’énergie propose une réforme imposant aux opérateurs de réseau électrique une capacité de réparation multi-sites face à des actes de sabotage simultanés, avec un surcoût annuel estimé de 100 à 300 NOK par foyer.

São Paulo pousse pour la fin de la concession d’Enel avant 2028

L’État de São Paulo a demandé la déchéance de la concession d’Enel Distribuição São Paulo, relançant les tensions entre pouvoirs locaux et régulateur fédéral sur fond d’enjeux politiques et énergétiques majeurs à trois ans de l’échéance contractuelle.
en_114017171228540

L’Arabie saoudite accorde un prêt de 60 millions USD pour le réseau électrique mauritanien

La Mauritanie obtient un financement saoudien pour construire un tronçon clé de la « ligne de l’Espoir », dans le cadre de son programme d’extension du réseau de transport d’électricité vers l’intérieur du pays.

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.
en_114014141228540

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.
en_114099991236540

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.
en_114088881233540-2

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.