La Commission économique pour l’Afrique (CEA), en partenariat avec l’Université de Namibie, a récemment organisé une formation destinée à 71 experts nationaux en modélisation énergétique. L’objectif de cette initiative était de renforcer les capacités de planification énergétique des pays africains, afin de favoriser la construction de systèmes énergétiques efficaces, résilients face au changement climatique et à faible émission de carbone.
La formation s’est déroulée dans le cadre de la Plate-forme africaine de modélisation énergétique (EMP-A), qui est un programme conjoint de la CEA et du Climate Compatible Growth (CCG). Cette initiative vise à créer des investissements optimisés pour la transition énergétique en Afrique, en répondant à la demande croissante de développement sobre en carbone sur le continent.
Transition énergétique en cours
Selon Linus Mofor, Chargé principal des affaires environnementales à la CEA, la tenue de cette formation était opportune, car de nombreux pays africains sont actuellement engagés dans l’élaboration de leurs propres plans de transition énergétique. Les experts formés pourront appliquer leurs compétences en modélisation pour contribuer à la formulation de ces plans, en exploitant les abondantes ressources énergétiques propres de l’Afrique pour promouvoir l’industrialisation et l’action climatique sur le continent.
Le programme CCG, financé par le Bureau britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement (FCDO), a pour objectif de soutenir les investissements dans les systèmes d’énergie et de transport durables dans les pays du Sud. La formation récente a rassemblé la communauté de la planification et de la modélisation énergétiques en Afrique, dans le but de partager des expériences, des modèles et des données sur les systèmes climatiques, terrestres, énergétiques et hydriques.
Croissance résiliente face au changement climatique
Mekalia Paulos, de la CEA, a souligné l’importance pour les professionnels formés d’utiliser les outils de modélisation pour la planification énergétique à long terme et les investissements optimisés dans leurs pays respectifs. Cette approche permettra de tirer le meilleur parti des ressources énergétiques propres de chaque pays, en favorisant la durabilité et une croissance résiliente face au changement climatique.
Pour atteindre l’objectif d’amélioration de l’accès à l’énergie en Afrique conformément à l’Objectif de développement durable 7, il est essentiel de mettre en place des politiques et des investissements transformateurs. Cela nécessite une transition progressive vers des sources d’énergie propres et renouvelables, tout en éliminant progressivement les technologies et les ressources à forte intensité de carbone. Selon les estimations, les objectifs de transition énergétique respectant un scénario à 1,5 °C pourraient offrir à l’Afrique une croissance à long terme supérieure de 6,4 % à celle sans cette transition.
La formation EMP-A a été organisée pour la première fois en 2018, et l’édition 2023 a permis à des experts nationaux de plusieurs pays d’Afrique de se former sur différents aspects de la modélisation énergétique. Les participants étaient originaires de pays tels que le Bénin, le Cameroun, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, la Gambie, le Ghana, le Kenya, le Malawi, la Namibie, le Niger, le Nigéria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, l’Afrique du Sud, le Togo, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.