Cet été, les installations nucléaires américaines ont connu une baisse significative de leur capacité hors ligne malgré des événements climatiques intenses. Selon l’Administration américaine d’information sur l’énergie (EIA), la capacité nucléaire américaine offline a atteint en moyenne 2,6 gigawatts par jour (GW/jour), soit une diminution de 16 % par rapport à l’été précédent, où cette moyenne était de 3,1 GW/jour. Ce recul des arrêts non planifiés a permis de stabiliser la production malgré des pics de demande énergétique.
Les données de l’EIA montrent que les arrêts ont culminé entre la mi-juillet et début août, avec une moyenne de 3,1 GW/jour, atteignant un pic de 5,7 GW le 31 août. Toutefois, même dans ces conditions extrêmes, le secteur a enregistré une performance supérieure à celle de l’an passé, en raison de la baisse des pannes imprévues. En effet, 39 arrêts non planifiés ont été recensés en 2024, contre 55 pour l’année précédente.
Maintenance et refueling : un calendrier optimisé
La période estivale, marquée par une forte demande en électricité, pousse généralement les centrales nucléaires à éviter les arrêts de maintenance et de rechargement de combustible (refueling). Selon l’EIA, cette stratégie permet de maximiser la disponibilité des unités lorsque la demande est la plus élevée, durant l’été et l’hiver.
Toutefois, plusieurs installations ont programmé des refueling pour la seconde moitié de l’année. Selon la Nuclear Regulatory Commission (NRC), près de 20 % de la capacité nucléaire américaine, soit environ 20 GW, est actuellement hors ligne pour ces opérations, dépassant la moyenne des cinq dernières années située entre 15,5 GW et 18,5 GW.
Incidences des événements climatiques sur les arrêts
Les arrêts non planifiés, souvent causés par des défaillances internes ou des facteurs externes tels que les conditions météorologiques, ont été influencés par les événements climatiques extrêmes de cette année. En septembre, l’ouragan Helene a provoqué des perturbations dans deux centrales nucléaires, rappelant l’impact des événements naturels sur la résilience du réseau nucléaire américain.
Une tendance haussière pour le refueling en fin d’année
D’après les données de S&P Global Commodity Insights, les États-Unis devraient connaître une augmentation des opérations de refueling au cours de la seconde moitié de 2024 par rapport à l’année précédente. La première moitié de l’année avait enregistré moins d’arrêts pour rechargement, mais la tendance s’est inversée dans la seconde partie, nécessitant un recours plus important aux arrêts planifiés.
Les arrêts de refueling cette année affichent une durée moyenne légèrement réduite. En 2023, les opérations de rechargement duraient en moyenne 38 jours, tandis que la moyenne pour 2024 est de 34 jours, d’après les dernières données de l’EIA à fin juillet. Cependant, certaines unités comme Sequoyah 2 au Tennessee et Surry 1 en Virginie ont connu des durées de refueling prolongées, atteignant respectivement 59 et 58 jours.