La capacité d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) en Amérique du Nord pourrait plus que doubler d’ici 2029 pour atteindre 28,7 milliards de pieds cubes par jour (Bcf/j), contre 11,4 Bcf/j au début de 2024. Cette expansion repose sur la mise en service de projets actuellement en construction aux États-Unis, au Canada et au Mexique. L’Agence internationale de l’énergie estime que l’Amérique du Nord représentera plus de 50 % des ajouts mondiaux de capacité sur cette période.
Aux États-Unis, les projets de liquéfaction en cours devraient ajouter 13,9 Bcf/j à la capacité actuelle de 15,4 Bcf/j. Ces nouvelles installations seront principalement concentrées sur la côte du Golfe, région déjà stratégique pour les exportations de GNL de l’hémisphère occidental. Les projets incluent Plaquemines LNG Phase 2, Corpus Christi Stage III et cinq terminaux en construction ayant déjà atteint la décision finale d’investissement.
Les projets majeurs en construction aux États-Unis
Parmi les projets en cours figurent Port Arthur LNG Phase 1 (1,6 Bcf/j), Rio Grande LNG (2,1 Bcf/j), Woodside Louisiana LNG (2,2 Bcf/j), Golden Pass LNG (2,1 Bcf/j) et CP2 Phase 1 (2,0 Bcf/j). Pour alimenter ces terminaux, plusieurs nouveaux pipelines doivent être construits, mais des retards dans leur développement posent un risque potentiel pour le calendrier d’exploitation commerciale.
Certaines infrastructures comme Plaquemines LNG Phase 1 ont déjà commencé à expédier du GNL, bien qu’elles ne soient pas encore pleinement opérationnelles. Le rythme d’augmentation de la production dépendra de l’achèvement des infrastructures de transport et de la stabilité des conditions du marché.
Le Canada mise sur la côte Pacifique
Au Canada, LNG Canada a expédié sa première cargaison depuis la Colombie-Britannique en juillet 2025 après une production initiale de GNL en juin. Cette installation peut produire 1,84 Bcf/j et devrait atteindre sa pleine capacité en 2026. Une seconde phase, envisagée pour après 2029, permettrait de doubler cette capacité à 3,68 Bcf/j. Deux autres projets sont également en cours : Woodfibre LNG (0,3 Bcf/j) et Cedar LNG (0,4 Bcf/j), ce dernier étant une installation flottante prévue pour 2028.
Ces projets canadiens bénéficieront d’un avantage géographique, réduisant de moitié les temps d’expédition vers l’Asie par rapport aux terminaux du Golfe américain. Le gaz d’alimentation proviendra de la formation de Montney, située en Alberta et en Colombie-Britannique.
Le Mexique étend ses capacités d’exportation
Au Mexique, deux projets d’exportation sont en construction pour une capacité combinée de 0,6 Bcf/j. Le premier est Fast LNG Altamira FLNG2 (0,2 Bcf/j), situé sur la côte est, tandis que le second, Energía Costa Azul (0,4 Bcf/j), est basé sur la côte ouest. Les deux projets seront alimentés en gaz par des sources situées aux États-Unis, notamment via le gazoduc Sur de Texas-Tuxpan.
Le Mexique a produit sa première cargaison de GNL en août 2024 à bord de Fast LNG Altamira FLNG1. Ces projets marquent l’entrée progressive du pays dans le marché mondial de l’exportation de GNL, en s’appuyant sur des infrastructures binationales et des ressources importées.