Le Parlement bulgare a adopté une interdiction temporaire d’exporter certains produits pétroliers vers les États membres de l’Union européenne, notamment le diesel et le carburant pour l’aviation, à la suite des sanctions américaines prises contre Lukoil, société russe exploitant la plus grande raffinerie de Bulgarie. Cette mesure vise à garantir la stabilité de l’approvisionnement sur le marché intérieur alors que les flux régionaux sont perturbés par le contexte géopolitique.
Une décision parlementaire soutenue par la majorité
La résolution, présentée par les partis au pouvoir, a été adoptée avec 135 voix favorables, contre 4 oppositions et 42 abstentions. La décision ne concerne pas les opérations de ravitaillement des navires et avions, qu’ils soient nationaux ou étrangers, ni les livraisons destinées aux forces armées des pays membres de l’Union européenne ou de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).
L’Agence des douanes a reçu pour mission de contrôler strictement les produits concernés par cette interdiction. Son directeur aura également le pouvoir de délivrer des dérogations ciblées pour certaines exportations jugées prioritaires.
Inspection urgente des réserves nationales
Dans le même texte, le président de l’Agence nationale pour les réserves d’État et les stocks de guerre a été chargé de vérifier les volumes disponibles de carburants stratégiques dans un délai d’une semaine. Cette décision intervient alors que le gouvernement a annoncé vouloir assurer la continuité des livraisons d’hydrocarbures et de produits dérivés, en réaction directe aux sanctions imposées par Washington.
Lukoil, deuxième plus grand groupe pétrolier russe, exploite la raffinerie de Bourgas, d’une capacité de 190 000 barils par jour. L’entreprise gère également un réseau de plus de 200 stations-service et une infrastructure de transport et de stockage de carburants dans tout le pays.
Restructuration des actifs étrangers de Lukoil
La veille du vote parlementaire, Lukoil a déclaré avoir accepté une offre d’achat de ses actifs internationaux par la société de négoce Gunvor Group, spécialisée dans les matières premières. Cette opération intervient alors que le groupe cherche à se défaire de certaines de ses activités internationales affectées par les récentes sanctions.