La Bulgarie annonce qu’elle sera contrainte à négocier avec la Russie pour la reprise des livraisons de gaz. Cela découle d’un engagement pris par le gouvernement qui souhaite assurer un approvisionnement suffisant pour l’hiver.
La Bulgarie change de stratégie
En avril, la Russie avait stoppé l’acheminement du gaz vers la Bulgarie. Le pays avait réglé les achats dans la devise prévue dans les contrats avec Gazprom. Afin de s’aligner avec les sanctions formulées par l’UE, la Bulgarie avait refusé de céder à la demande russe de payer en roubles.
Toutefois, le risque de pénurie couplé avec le changement du gouvernement bulgare offre un terrain favorable aux négociations. À la suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, le 2 août 2022, un gouvernement intérimaire a été nommé.
Le ministre de l’Énergie par intérim, Rossen Hristov, voit la reprise des livraisons de gaz russe comme étant inévitable. De fait, il existe une forte demande de la part des syndicats et des entreprises. Il déclare que les négociations seront nécessaires afin d’obtenir du gaz moins cher.
R. Hristov déplore également que le gouvernement précédent ait détérioré les relations existantes avec la Russie. En ce sens, il ne s’attend pas à des pourparlers simples et agréables avec Gazprom. Toutefois, l’ambassadeur russe en Bulgarie affirme que les livraisons de gaz devraient reprendre si Sofia accepte de payer en roubles.
En revanche, cette solution ne semble pas ravir la population. Celle-ci craint de voir le Kremlin influencer l’économie bulgare. De plus, le pays est en proie à l’instabilité politique depuis quelques années.
La question du gaz
Il semblerait que le pays nécessite d’environ 3 milliards de m3 de gaz par an. La Bulgarie reçoit 1 milliard de m3 par an depuis l’Azerbaïdjan. Le reste est directement acheté sur le marché du gaz. Cependant, les prix de gros du gaz flambent. Ils ont augmenté de 60% pour atteindre 153,44 $/MWh en août. Ainsi, cela fragilise l’économie bulgare déjà fragile.
Ainsi, la Bulgarie cherche des solutions. Le pays négocie avec l’Azerbaïdjan pour augmenter les livraisons de gaz. De plus, Sofia discute avec la Turquie.
Enfin, le gouvernement a conclu un accord avec Cheniere. L’entreprise américaine livrera une cargaison de GNL en octobre.