La Bulgarie négocie pour réserver environ 1 milliard de m3/an de capacité d’importation dans les terminaux GNL turcs.
Diversifier les approvisionnements
La Bulgarie négocie afin de pouvoir accepter les réexportations turques de GNL regazéifié à l’avenir annonce le ministre, Rosen Hristov. Le pays réservait déjà 1 Gm3/an de capacité d’importation de GNL au terminal GNL flottant prévu à Alexandroupolis en Grèce à partir de 2024. Toutefois, Sofia a besoin d’un supplément de 1 Gm3/an d’importations de GNL.
Cependant, le terminal d’importation de GNL existant à Revithoussa en Grèce sature déjà rendant difficile toute réservation supplémentaire de capacité. Toute nouvelle réservation de GNL n’est possible qu’à partir de la Turquie selon la Bulgarie. Par ailleurs, la Turquie se déclare en capacité de fournir du GNL regazéifié à partir de ses terminaux.
En juin, le turc Botas effectuait des tests de réexportation de gaz importé sous forme de GNL au terminal de Marmara vers la Bulgarie. Le GNL empruntait le réseau de gazoducs de l’entreprise. Ainsi, la capacité pouvait atteindre jusqu’à 9 millions m3/j alloués pour livraison au point de Malkoclar.
Cependant, il n’existe toujours pas d’accord d’interconnexion entre la Turquie et la Bulgarie qui permettrait des livraisons commerciales de gaz. Sofia espère conclure les négociations avec la Turquie pour un accord d’interconnexion pour au moins 13 ans. Pour Botas, la Bulgarie et la Grèce doivent cependant investir dans les infrastructures pour tirer parti des capacités turques.
Une dépendance énergétique
La Turquie fait déjà transiter du gaz de la Russie vers la Bulgarie via le gazoduc TurkStream. Le gaz transite également de l’Azerbaïdjan vers la Grèce via le gazoduc TANAP. Des capacités de GNL regazéifiées peuvent faire l’objet d’une réexportation par la Turquie.
Ainsi, les réexportations de GNL turc permettraient à la Bulgarie de répondre à environ 30% de sa demande de gaz. 30% supplémentaires proviendraient du GNL débarqué en Grèce. Enfin, le reste proviendrait de l’Azerbaïdjan.
Sofia risquait de subir des pénuries de gaz cet hiver après son refus de payer les livraisons russes en roubles. L’accord entre Bulgargaz et Gazprom Export expire fin 2022. Aucun nouvel accord ne subsiste.
La Bulgarie, en effet, dépendait pour la quasi-totalité de sa demande de gaz de la Russie. Gazprom Export fournissait jusqu’à 2,9 Gm3/an de gaz. Par ailleurs, les prix atteignaient des niveaux records cet été, passant à €319,98/MWh le 29 août.