La Bulgarie a pris une décision stratégique majeure en commençant à utiliser du combustible nucléaire fabriqué par le géant américain Westinghouse dans sa centrale de Kozlodoui. Cette initiative marque un tournant significatif pour ce pays des Balkans, visant à réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe. Le site de Kozlodoui, de conception soviétique, est crucial pour la Bulgarie, fournissant plus d’un tiers de l’électricité consommée.
Le processus de chargement de 43 assemblages de combustible Westinghouse dans le réacteur le plus ancien de la centrale, datant de 1987, s’est déroulé avec succès. Cette transition vers un nouveau fournisseur de combustible est une étape essentielle dans la stratégie de diversification énergétique de la Bulgarie. De plus, dans une volonté d’émancipation nucléaire vis-à-vis de la Russie, Sofia avait annoncé en 2023 un accord pour la construction de deux réacteurs nucléaires américains.
Un Projet à Long Terme
La transition complète vers des combustibles non russes est prévue pour s’étendre sur quatre ans. À partir de 2025, le deuxième réacteur de la centrale sera alimenté par du combustible de la société française Framatome, en vertu d’un accord conclu à la fin de 2022. Cette double source d’approvisionnement, Westinghouse et Framatome, est un élément clé de la politique énergétique bulgare, visant à assurer la sécurité et la stabilité de ses approvisionnements.
La diversification énergétique ne se limite pas au nucléaire. En dépit de son passé de dépendance presque totale à Moscou pour ses besoins énergétiques avant l’invasion russe de l’Ukraine, la Bulgarie a réorienté sa stratégie pour inclure des partenaires variés. Le pays n’importe plus de gaz russe pour sa propre consommation, bien qu’il reste une plaque tournante pour son transit via le gazoduc Turkstream.
Expansions Futuristes
Dans le cadre de sa stratégie à long terme, la Bulgarie prévoit la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires sur le site de Kozlodoui, pour la première fois de conception américaine. Ces réacteurs devraient être opérationnels d’ici les années 2030, renforçant encore la capacité énergétique du pays tout en diversifiant davantage ses sources d’approvisionnement.
L’initiative bulgare s’inscrit dans une tendance plus large en Europe centrale et orientale. La République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie ont également signé des accords d’approvisionnement en combustible nucléaire avec Westinghouse et Framatome, soulignant une volonté régionale de réduire la dépendance à l’égard de la Russie.
Implications et Perspectives
Cette transition énergétique en Bulgarie représente un développement significatif dans le paysage énergétique européen. En diversifiant ses sources d’approvisionnement, la Bulgarie renforce non seulement sa sécurité énergétique, mais contribue également à la stabilité énergétique de la région. Cette initiative pourrait servir de modèle pour d’autres pays cherchant à réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de fournisseurs monopolistiques.
La construction de nouveaux réacteurs et la transition vers des fournisseurs diversifiés positionnent la Bulgarie comme un acteur clé dans le secteur énergétique européen. Les choix stratégiques de Sofia pourraient également influencer les politiques énergétiques de ses voisins, incitant à une collaboration et à des investissements accrus dans le secteur.
L’engagement de la Bulgarie envers la diversification énergétique et la sécurité est un signal fort pour le marché énergétique européen. En se libérant de la dépendance à l’égard de la Russie, la Bulgarie se positionne pour jouer un rôle plus indépendant et influent sur la scène énergétique internationale.