Le ministre britannique de l’Energie, Kwasi Kwarteng, a taclé le recours à la biomasse par la compagnie d’électricité Drax, présenté comme “vert” alors qu’elle n’est selon lui “pas durable”, selon des propos rapportés par le FT.
Faire venir des granulés de bois de l’Etat américain de Louisiane, où se trouvent plusieurs sites de production de Drax, “n’est pas durable”, cela a “un coût financier et environnemental énorme” et “cela n’a aucun sens pour moi”, a déclaré le ministre lors d’une réunion avec des députés britanniques, selon le quotidien financier.
Drax, qui exploite la plus grosse centrale à charbon du Royaume-Uni, et le ministère britannique de l’Energie, n’avaient pas répondu dans l’immédiat aux demandes de commentaires de l’AFP.
Les propos faisaient chuter le cours de l’action de Drax à la Bourse de Londres, qui perdait 6,20% à 690,38 pence vers 10H30 GMT. La centrale située dans le Yorkshire, au nord de l’Angleterre, a amorcé il y a plus de dix ans sa conversion vers la biomasse, une source d’énergie dont les écologistes contestent le caractère renouvelable.
Des ONG de défense de l’environnement ont lancé fin 2021 une procédure devant l’OCDE contestant des affirmations de Drax selon lesquelles “l’énergie produite à partir de biomasse est une technologie neutre en carbone” ou encore que cette technique a permis au groupe “de réduire ses émissions de 90% par rapport à la combustion du charbon”.
Mais Drax avait assuré à l’époque que les émissions liées à la combustion de biomasse sont compensées par des “émissions négatives” grâce à la capture et au stockage du carbone et que les forêts d’où provient le bois sont “stables ou en croissance”.
L’OCDE au Royaume-Uni avait indiqué fin juillet avoir procédé à une évaluation initiale de la plainte et décidé qu’elle méritait un examen plus approfondi, ajoutant qu’elle proposera désormais une médiation aux deux parties.
Le centre de réflexion Ember relevait en mars que l’entreprise avait reçu 893 millions de livres de subventions du gouvernement britannique en 2021, la biomasse étant considérée par la législation britannique comme renouvelable.
Mais le caractère renouvelable de la biomasse est de plus en plus contesté et l’entreprise est en fait le principal émetteur individuel de ce gaz à effet de serre dans le pays, assure Ember.
Le Royaume-Uni n’en est toutefois “pas encore au point” de dire que “la biomasse ne fonctionne pas (…) et que nous devrions y mettre fin”, a ajouté M. Kwarteng dans les propos rapportés par le quotidien économique.