Les exportations d’essence transportées par rail depuis la Biélorussie vers la Russie ont été multipliées par quatre en septembre, selon des sources industrielles. Cette hausse intervient dans un contexte de tensions sur le marché intérieur russe, marqué par des pénuries de carburant et des mesures temporaires de gel des prix dans plusieurs régions. Les frappes de drones ukrainiens ayant visé des raffineries et autres installations énergétiques ont exacerbé ces déséquilibres.
Une hausse motivée par la pénurie de carburant en Russie
Face à ces tensions, Moscou a intensifié ses importations depuis la Biélorussie pour stabiliser son approvisionnement. Les volumes d’essence livrés par rail ont atteint 49 000 tonnes métriques, soit environ 14 500 barils par jour, au cours du mois de septembre. Les livraisons de diesel, elles, se sont établies à 33 000 tonnes sur la même période. Ces flux permettent de compenser partiellement la baisse de production des raffineries russes, certaines ayant dû réduire leurs opérations après les attaques.
Une coopération énergétique soutenue entre Minsk et Moscou
Les deux pays collaborent étroitement depuis plusieurs années dans le domaine de la logistique pétrolière. Depuis mars 2021, la Biélorussie expédie une partie de ses produits pétroliers raffinés via les ports russes, conformément à un accord de coopération bilatéral. En septembre, le volume d’essence transitant par la Biélorussie pour exportation via ces ports a légèrement progressé de 1 % pour atteindre 140 000 tonnes. Toutefois, sur les neuf premiers mois de l’année, ces transbordements ont reculé de près de 40 % en glissement annuel, à 1,17 million de tonnes, en raison d’une baisse du volume global de raffinage.
Capacité limitée mais stratégique des raffineries biélorusses
Les deux principales installations du pays, la raffinerie Naftan et la raffinerie Mozyr, disposent chacune d’une capacité annuelle de 12 millions de tonnes, soit environ 240 000 barils par jour. En pratique, elles produisent en moyenne 9 millions de tonnes par an, soit près de 180 000 barils par jour. Ces sites constituent une composante essentielle du dispositif énergétique régional, assurant à la fois l’approvisionnement du marché biélorusse et une part croissante des besoins russes en période de tension.
Les acteurs du secteur considèrent cette intensification des échanges comme une mesure d’urgence, reflétant la dépendance accrue de Moscou vis-à-vis de ses partenaires régionaux pour maintenir la stabilité de son marché intérieur.