Belgoprocess, la société en charge de la gestion des déchets radioactifs en Belgique, a obtenu un permis pour ériger et exploiter une nouvelle structure de stockage sur le site de Dessel. Le bâtiment, considéré comme une extension du bâtiment existant 136X, accueillera les déchets générés par l’arrêt définitif et le démantèlement des centrales nucléaires du pays. Le permis a été accordé par arrêté royal le 29 août et publié au Moniteur belge le 26 septembre, sans qu’aucune objection n’ait été formulée durant la consultation publique qui s’est tenue plus tôt cette année.
Un entreposage temporaire dans des conditions sécurisées
Selon l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), les déchets seront entreposés dans des emballages blindés à parois épaisses, en attendant une solution définitive de stockage. Le futur bâtiment, de 64,5 mètres de long, 19,5 mètres de large et 12,4 mètres de haut, permettra d’empiler jusqu’à 397 emballages de stockage, avec un espace réservé pour plusieurs dizaines de conteneurs de transport de type 2001, contenant notamment des échantillons d’essais opérationnels (EOP).
Les déchets stockés ne seront pas immobilisés, ce qui laisse ouvertes toutes les options de traitement ou de conditionnement ultérieurs. Cette flexibilité fait partie intégrante de la stratégie de transition nucléaire en cours dans le pays, qui doit gérer les résidus issus des sept réacteurs nucléaires arrêtés ou en cours d’arrêt.
Le démantèlement des centrales nucléaires se poursuit
La fermeture des réacteurs belges est encadrée par la loi fédérale du 31 janvier 2003, qui impose la sortie progressive du nucléaire. Doel 1, initialement prévu pour être retiré du service en février 2015, avait vu son exploitation prolongée de dix ans. Il a finalement été arrêté en février dernier. Doel 3 a été mis à l’arrêt en septembre 2022, suivi de Tihange 2 en janvier 2023. Tihange 1 a été arrêté la semaine dernière, et Doel 2 cessera ses activités en novembre.
Les déchets concernés proviennent des centrales de Doel et de Tihange, mais également d’activités médicales, industrielles et de recherche. La Belgique distingue les déchets de haute activité, issus de la production d’électricité, de ceux de faible ou moyenne activité, générés par l’utilisation des sources radioactives.
Une infrastructure conçue pour durer
Le projet de Dessel s’inscrit dans une politique à long terme de gestion centralisée des déchets radioactifs, sans préjuger de la date de mise en service d’un site de stockage géologique définitif. L’extension du bâtiment vise à absorber l’augmentation prévisible des volumes liés aux opérations de démantèlement, tout en respectant les normes de sûreté exigées par les autorités de contrôle.
« La taille et la configuration du nouveau hall permettent une gestion optimisée du conditionnement sans compromettre les options futures », a indiqué l’Agence fédérale de contrôle nucléaire dans son rapport technique.