Irving Pulp & Paper a conclu un accord financier avec la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) pour un prêt de $660mn (CAD902mn) destiné à moderniser son usine de pâte à papier située à Saint John, dans la province du Nouveau-Brunswick. Cette opération s’inscrit dans un projet industriel de grande envergure visant à remplacer les équipements datant des années 1970 par des solutions technologiques de dernière génération.
Nouvel équipement énergétique et production excédentaire
Baptisé « Project NextGen », le plan de modernisation comprend notamment l’installation d’une nouvelle chaudière de récupération, d’une turbine à vapeur et d’un générateur électrique. L’ensemble permettra de produire jusqu’à 145 mégawatts d’énergie, dont environ 50 mégawatts seront utilisés pour alimenter les opérations de l’usine. L’électricité excédentaire sera injectée dans le réseau provincial dans le cadre d’un accord d’achat d’électricité conclu avec NB Power.
Ce projet vise à rendre l’usine énergétiquement autonome et à éliminer l’utilisation de mazout lourd comme source d’énergie. La société indique également que les émissions par tonne de pâte Kraft devraient être réduites de 50 %, contribuant à améliorer la compétitivité de l’installation tout en réduisant les coûts opérationnels.
Impact sur l’emploi et la chaîne d’approvisionnement
Selon une évaluation indépendante commandée par Irving Pulp & Paper, la phase de construction générera un revenu d’emploi estimé à $539mn (CAD736mn) et plus de 2 200 années-personnes d’emploi. À long terme, plus de 600 nouveaux postes devraient être créés au sein de la chaîne d’approvisionnement forestière locale, avec une hausse prévue de 38 % du revenu d’emploi dans le secteur des produits forestiers.
L’usine modernisée renforcera également la position du Nouveau-Brunswick comme pôle stratégique de transformation du bois au Canada. Elle devrait figurer parmi les dix plus grands producteurs mondiaux de pâte Kraft de résineux, avec une augmentation de la capacité de production estimée à plus de 70 %.
Financement public et attractivité du secteur
Le financement de la BIC vise à combler les lacunes du marché en matière de prêt à long terme pour les projets industriels à forte intensité capitalistique. L’investissement public permet également de mobiliser des capitaux privés, tout en renforçant la résilience économique régionale par le développement d’infrastructures énergétiques intégrées.
La Banque de l’infrastructure du Canada positionne ce prêt dans le cadre de son mandat « Énergie propre », centré sur le financement d’actifs favorisant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le développement économique et l’accès à une énergie plus abordable.