Un rapport co-rédigé par quatre ONG, dont Inclusive Development International, critique un prêt de 600 millions de dollars de l’ADB (Banque Asiatique de Développement) à Perusahaan Listrik Negara (PLN), une entreprise d’État indonésienne du secteur de l’électricité. Le prêt, destiné à soutenir un plan décennal pour promouvoir l’énergie propre, ne spécifie pas l’exclusion du financement de nouvelles infrastructures à charbon. Selon le rapport, ce plan comprend plusieurs projets dans le secteur du charbon, y compris l’expansion de la centrale de Suralaya, l’une des plus grandes d’Asie du Sud-Est.
Problématiques de l’accord de prêt
Le rapport met en lumière que l’accord de prêt de l’ADB permet à PLN d’utiliser les fonds alloués pour des centrales à charbon. Dustin Roasa, directeur de recherche chez Inclusive Development International, affirme que cet accord manque de restrictions claires contre le financement du charbon, permettant à PLN une certaine latitude dans l’utilisation des fonds.
Impacts environnementaux et sanitaires
La pollution issue de la centrale de Suralaya a un coût annuel d’un milliard de dollars pour l’Indonésie, incluant les décès évitables, les absences au travail, et les coûts médicaux, d’après une étude du Centre pour la recherche sur l’énergie et la propreté de l’air. Cette situation souligne les conséquences graves de la poursuite du financement des infrastructures à charbon.
Appels à l’action
Daniel Willis de l’ONG Recourse exhorte les institutions financées par des fonds publics, comme l’ADB, à imposer des exclusions strictes relatives au financement du charbon dans leurs contrats pour éliminer définitivement ce type de financement. Le rapport critique également la gestion des fonds prêtés, indiquant qu’ils ont été déposés dans le compte bancaire général de PLN, sans surveillance adéquate qui aurait pu restreindre leur utilisation.
Alors que l’ADB s’apprête à tenir sa réunion annuelle, les accusations portées contre elle mettent en question son engagement envers la transition énergétique et soulèvent des inquiétudes sur l’efficacité des politiques internationales de financement des projets énergétiques.