Le Koweït, quatrième producteur de l’OPEP, vise à augmenter sa capacité de production à 4 millions de barils par jour (b/j) d’ici 2035. Actuellement, les capacités de production du pays sont loin de cet objectif en raison des années d’instabilité politique et de l’opposition parlementaire aux investissements étrangers. La récente dissolution du parlement par l’émir Sheikh Meshal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah et la suspension de certains articles constitutionnels marquent un tournant. Emad Mohammad al-Atiqi, académicien koweïtien et ministre du Pétrole, conserve son poste sous le nouveau gouvernement. « Une plus grande stabilité gouvernementale serait bénéfique pour le ministère du Pétrole, qui a connu une forte rotation ces dernières années », déclare Kristin Diwan, chercheuse principale à l’Arab Gulf States Institute à Washington.
Objectifs Ambitieux de Production
Le Koweït ambitionne d’augmenter sa capacité de production à 4 millions b/j d’ici 2035. Ils estimeront autour de 3,65 millions b/j en provenance des actifs de la Kuwait Oil Company et 350 000 b/j de la Zone Neutre partagée avec l’Arabie Saoudite. Comparé à d’autres producteurs du Golfe comme les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, le Koweït est encore loin de son objectif. Les experts estiment que le gouvernement koweïtien sera fortement scruté pour tenir ses promesses. « Une ouverture accrue du secteur des hydrocarbures à de nouveaux investissements étrangers est possible dans ce contexte », explique Mariam al-Shamma, analyste en risques politiques et en amont chez Global Commodity Insights.
Défis des Actifs Vieillissants
La capacité de production actuelle du Koweït est de 2,9 millions b/j, mais la production en avril était limitée à 2,44 millions b/j en raison des réductions de l’OPEP+. Le plus grand défi est le développement de l’actif vieillissant du champ de Greater Burgan. Il produit déjà notamment près de sa pleine capacité grâce à des techniques de récupération améliorée telles que l’injection de gaz et l’inondation par l’eau. Malgré des efforts pour augmenter la production, certaines sources de l’industrie doutent de la faisabilité des objectifs de production fixés. « Le Koweït vise 3,2 millions b/j d’ici 2025, mais cela reste à voir », déclare Chad Barnes, analyste en évaluation des actifs en amont chez Commodity Insights.
Opportunités et Perspectives
Le nouveau climat politique pourrait faciliter l’expansion de la capacité de production du champ de Greater Burgan et permettre à des entreprises comme BP et Shell de participer sans obstacles parlementaires. En outre, le Koweït pourrait accélérer la découverte de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. De plus, la Zone Neutre partagée avec l’Arabie Saoudite a repris la production en 2020 après une interruption de quatre ans. C’est également une autre source potentielle d’augmentation de capacité. Cependant, des défis opérationnels persistent, tout comme les négociations avec l’Iran sur le champ offshore de Durra. La dissolution du parlement au Koweït et la suspension de certains articles constitutionnels par l’émir Sheikh Meshal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah pourraient ouvrir une nouvelle ère pour le secteur énergétique du pays.