Avec le décès de l’émir Sheikh Nawaf al-Sabah le 16 décembre et l’ascension de Sheikh Mishal al-Sabah, le Koweït se prépare à une période de continuité dans son secteur énergétique. Bader al-Saif, professeur assistant d’histoire à l’Université du Koweït, souligne que les successions ordonnées dans le pays n’entraînent généralement pas de changements majeurs dans la politique énergétique, traditionnellement laissée aux mains des technocrates.
Défis et Objectifs de Production Pétrolière
Le Koweït, quatrième plus grand producteur de pétrole de l’OPEP, vise à augmenter sa capacité de production de pétrole brut à 4 millions de barils par jour d’ici 2035 et 2 milliards de pieds cubes par jour de gaz non associé d’ici 2040. Ces augmentations proviendront de ses champs domestiques ainsi que de la Zone Neutre partagée avec l’Arabie Saoudite. Cependant, le pays doit surmonter des défis politiques stagnants, un manque d’investissement étranger et le vieillissement de ses champs pétrolifères.
Les remaniements fréquents du cabinet et les changements de gouvernement ont laissé peu de temps aux responsables pour mettre en œuvre des politiques visant à développer les champs pétroliers et gaziers du pays. La nomination d’un nouvel émir pourrait entraîner la désignation d’un nouveau prince héritier, avec le Premier ministre actuel Sheikh Ahmed al-Sabah comme successeur potentiel.
Défis en Amont et Capacité de Production
Le secteur amont du Koweït nécessite des investissements significatifs, notamment pour le champ pétrolifère de Burgan, confronté à un déclin naturel. La Zone Neutre offre une source potentielle d’augmentation de capacité, mais les défis opérationnels et les remaniements politiques ont entravé le développement sérieux des champs partagés.
Le Koweït, où le pétrole représente 90 % des revenus gouvernementaux, risque d’être laissé pour compte par ses pairs régionaux en matière de transition énergétique. Lors des négociations sur le climat de la COP28 à Dubaï, le Koweït s’est abstenu de soutenir un texte critique appelant à l’élimination progressive des combustibles fossiles. La Kuwait Petroleum Corp. a esquissé des plans pour développer des technologies telles que la capture et le stockage du carbone, mais sans plans ni calendriers spécifiques.
Le Koweït, sous la direction de son nouvel émir, doit naviguer dans un paysage énergétique complexe, équilibrant les besoins de production pétrolière avec les impératifs de la transition énergétique. La capacité du pays à s’adapter et à innover dans ce secteur crucial déterminera sa position dans l’économie mondiale de l’énergie.