Keystone XL: Quel Avenir pour le Pétrole Canadien?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le Keystone XL qui était en construction par TC Energy aux Etats-Unis vient d’être interrompu par un décret présidentiel de Joe Biden. Il avait été autorisé en 2017 par Donald Trump balayant le précédent refus de Barack Obama.

Les conséquences politiques et économiques de l’arrêt du projet restent encore à évaluer. Pour le Canada, c’est la perte d’une recette annuelle d’environ 65 milliards de dollars. Pour sa province de l’Alberta, c’est une catastrophe économique et sociale. En effet, l’entièreté, ou presque, de son économie repose sur la manne pétrolière issue de ses sables bitumineux. Sans pipeline, c’est l’assurance d’une perte d’efficacité et de rentabilité ainsi qu’un retour au chemin de fer plus coûteux.

Zoom sur l’annulation du Keystone XL et ses conséquences pour le Canada partie prenante au projet.

 

Keystone XL : un projet aussi ambitieux que controversé

Le Keystone XL, après de nombreux rebondissements, ne devrait finalement pas voir le jour. Voilà 12 années déjà que le projet à 9,1 millards de dollars porté par TC Energy rentre et ressort des tiroirs de l’entreprise. Il comprenait plusieurs extensions du projet Keystone déjà en service qui devaient permettre au Canada d’exporter 830.000 barils de brut supplémentaires par jour.

Un tronçon de 1900 km devait relier la province canadienne de l’Alberta, riche en sable bitumeux, au Nebraska états-unien. De là, le pétrole devait s’acheminer vers les raffineries du golfe du Mexique par les pipelines déjà existants. Jason Kenney, le Premier ministre de l’Alberta, estimait les retombées annuelles du projet à 65 milliards d’euros par an pour le Canada.

 

Un impact négatif sur l’écologie redouté

Mais le projet fait débat dès les premières négociations. Son impact négatifs sur l’environnement étant pointé du doigt. Construction de camp de travailleurs, pollution liée aux poussières des chantiers, les critiques se font aussi sur le tracé du pipeline. Ce dernier passe en effet par des sites naturels protégés et des territoires amérindiens.

Les craintes liées aux fuites se confirment avec la déversement de 800.000 litres de pétrole en 2017 sur le premier projet Keystone déjà en service. L’abandon à terme des 48.000 tonnes de canalisations dans les sols inquiétaient autant les agriculteurs que les services d’aménagement des territoires.

 

Une connivence démocrate contre le Keystone XL

TC Energy dépose une demande pour la réalisation de son projet Keystone XL en 2008. Le département d’État américain publie trois ans plus tard un rapport d’impact environnemental concluant à l’absence d’impact significatif sur l’environnement. Mais le projet a besoin de l’autorisation du Président des Etats-Unis pour pouvoir être lancé.

Sensible aux arguments des écologistes, Barack Obama décide de refuser le projet Keystone XL. L’entreprise TC Energy engage alors des poursuites judiciaires contre les États-Unis, demandant 15 millards de dollars de dédommagement. Elle accuse le refus américain d’être du protectionnisme déguisé contraire aux dispositions du traité de libre-échange TAFTA.

 

Donald Trump autorise le projet en 2017

Donald Trump élu, ce dernier revient sur le refus de son prédécesseur et autorise les travaux de construction de l’oléoduc en 2017. Il soutient que le projet fera baisser le prix du pétrole canadien et libérera les États-Unis de leur dépendance aux États de la péninsule arabique. Il assure aussi que la construction de Keystone XL créera 28.000 emplois dans le pays.

Une fois n’est pas coutume, le gouvernement canadien salut la décision du Président américain. Les premiers investissements affluent et les travaux commencent de part et d’autre de la frontière.

 

Premier jour de mandat : Joe Biden retire l’autorisation

Seulement voilà, Joe Biden remporte les élections américaines et devient le 46ème Président des Etats-Unis d’Amérique. Celui-ci veut se démarquer de son prédécesseur sur un dossier cher à ses électeurs : l’environnement. Ainsi, il revient dans l’Accord de Paris et retire l’autorisation donnée pour les travaux de Keystone XL dès son premier jour en fonction.

 

Une solution qui ne satisferait personne

Justin Trudeau, Premier ministre canadien déclarait :

« Nous saluons l’engagement du président à lutter contre les changements climatiques, mais nous sommes déçus par sa décision à l’égard du projet Keystone XL. » « Notre pays est le premier fournisseur d’énergie des États-Unis et, à ce titre, nous contribuons à la sécurité énergétique et à la compétitivité économique des États-Unis et nous soutenons des milliers d’emplois des deux côtés de la frontière. »

Déception donc chez le Premier ministre canadien, dont on sait pourtant le soutien apporté à la candidature du démocrate nouvellement élu à la Maison Blanche.

 

Un « coup politicien »

Le procureur américain Austin Knudsen accuse le président de faire un « coup politicien » contre l’intérêt national. Qu’en plus, cet abandon ne réduirait pas la pollution, mais plutôt détruirait des emplois. Enfin également chez les démocrates, le sénateur Joe Manchin à la tête de la commission énergie du Sénat défend le Keystone XL.

 

« Ce n’est pas comme ça qu’on traite son ami et allié »

Du coté de la province de l’Alberta, celle-ci a investi un milliard de dollars en plus d’une garantie de prêt de plus de 4,5 millards dans le projet. Elle envisage désormais la vente de tuyaux et matériaux pour récupérer une partie des fonds. Des milliers d’habitants redoutent la perte de leur emploi ainsi qu’une crise économique sans précédent dans la province.

Jason Kenney, Premier ministre de l’Alberta déclarait :

« Ce n’est pas comme ça qu’on traite son ami et allié. »

Il appelle ainsi l’Etat états-unien de l’Ottawa à prendre des sanctions économiques et commerciales contre l’État fédéral si Joe Biden ne fait pas machine arrière. Néanmoins, une majorité de la population aurait abandonné tout espoir d’un pipeline terminé.

 

Quel avenir pour le pétrole de l’Alberta ?

La décision de Biden serait-elle un coup fatal porté à un secteur déjà très affaibli par la pandémie ? L’Alberta Energy Regulator a au contraire signalé une production record de sables bitumineux pour la fin 2020.

La filière, qui a profité ces dernières années de la baisse de production mexicaine, a donc encore des cartes à jouer. Elle sait que les américains resteront dépendants de son pétrole pendant de nombreuses années encore, même avec une politique de transition énergétique ambitieuse.

Mais certainement l’arrêt de Keystone XL freinera son développement. En l’absence d’un nouvelle oléoduc, les exportations supplémentaires passeront par chemin de fer. Or, ce mode de transport est beaucoup plus risqué et coûteux que l’utilisation de pipelines.

 

Obligation d’évolution du modèle économique global

Selon Rachel Notley, ancienne Première ministre de l’Alberta :

« Nous devons reconnaître où va le monde, et nous devons avancer avec lui. »

En ce sens, le pic de production tout type de pétrole confondu devrait être atteint d’ici 10 ou 15 ans. L’abandon du Keystone XL est alors peut-être le signe que l’Alberta doit commencer à faire évoluer son modèle économique.

Dans la province, les entreprises du secteur pétrolier y sont comme partout de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux. Enhance Energy a par exemple associé son activité pétrolière à la revente des crédits carbone qu’elle acquiert en capturant ses propres émissions. Elle sait même, comme les autres, qu’elle devra se ré-orienter vers les énergies renouvelables, un jour ou l’autre.

Shell obtient le feu vert du Kremlin pour rompre avec Rosneft dans le CPC

Shell restructure sa participation dans le pipeline Caspian en sortant du joint-venture avec Rosneft, avec l’aval du Kremlin, afin de rester conforme aux sanctions tout en sécurisant son accès au brut kazakh.

Shell relance l’exploration offshore en Afrique du Sud avec un investissement de $150mn

Shell obtient 60 % du bloc 2C dans le bassin d’Orange, s’engage à forer trois puits et à verser une prime de $25mn à PetroSA, en attendant l’approbation du régulateur sud-africain.

Trump maintient le cap sur l’OPEP malgré la pression croissante sur le Venezuela

Washington intensifie sa pression sur le gouvernement vénézuélien, mais les ambitions américaines n’incluent pas l’exclusion de Caracas de l’OPEP, selon les orientations géopolitiques et énergétiques actuelles.
en_1140101229540

Le Kazakhstan redirige une partie du brut de Kashagan vers la Chine après une attaque

Le Kazakhstan réoriente une partie de sa production pétrolière vers la Chine après l’attaque d’un terminal du Consortium pour l’oléoduc de la mer Caspienne, sans interruption complète des exportations.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Xtellus Partners propose un échange d’actifs pour indemniser les investisseurs américains liés à Lukoil

La banque américaine Xtellus Partners a soumis un plan au Trésor des États-Unis visant à compenser les pertes subies par les investisseurs via la vente d’actifs internationaux de Lukoil, bloqués depuis l’invasion russe en Ukraine.
en_114099991230540-2

Cybele Energy investit $17mn pour explorer un bloc pétrolier offshore au Guyana

La société ghanéenne Cybele Energy a signé un contrat d’exploration de $17mn dans les eaux peu profondes du Guyana, visant un bloc estimé à 400 millions de barils, en dehors des zones de litige territorial.

Le pétrole se stabilise sous les 63 $ alors que les marchés scrutent les négociations sur l’Ukraine

Les cours du pétrole ont peu évolué après une baisse liée à la reprise d’un champ pétrolier majeur en Irak, tandis que les investisseurs restent attentifs aux pourparlers de paix en Ukraine et à une décision monétaire attendue aux États-Unis.

TechnipFMC décroche un contrat stratégique pour le champ Captain en mer du Nord

TechnipFMC va concevoir et installer des conduites flexibles pour Ithaca Energy dans le cadre du développement du champ pétrolier Captain, renforçant sa présence dans le secteur offshore britannique.
en_114099991227540

Vaalco lance le forage du puits ET-15 au large du Gabon pour soutenir sa croissance

Vaalco Energy a démarré le forage du puits ET-15 sur la plateforme Etame, marquant le début de la phase trois de son programme de développement offshore au Gabon, soutenu par un contrat avec Borr Drilling.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.
en_114099991237540

Un drone ukrainien paralyse le terminal CPC et perturbe les exportations du Kazakhstan

L’attaque contre une infrastructure clé du Caspian Pipeline Consortium en mer Noire réduit de moitié les exportations kazakhes de brut, exposant les majors pétrolières et reconfigurant les équilibres énergétiques régionaux.

ExxonMobil en discussion avancée pour reprendre la part de Lukoil dans West Qurna-2

L’Irak prépare une transition encadrée sur le champ pétrolier de West Qurna-2, après les sanctions américaines contre Lukoil, en privilégiant un transfert vers des acteurs jugés fiables par Washington, dont ExxonMobil.

Les paramilitaires soudanais prennent le contrôle du site pétrolier stratégique de Heglig

Les Forces de soutien rapide ont pris Heglig, le plus grand site pétrolier du Soudan, provoquant l'arrêt de la production et accentuant les risques sur les flux régionaux d’exportation de brut.
en_114088881228540-2

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.

Le Cameroun acte une enveloppe de 533 millions USD pour relancer la raffinerie Sonara

Le coût de réhabilitation de la Sonara, unique raffinerie du Cameroun, atteint désormais 300 milliards FCFA, soit 533 millions USD, alors que plusieurs banques internationales manifestent un intérêt croissant pour son financement.
en_114088881231540

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

Les importations de pétrole de la Chine atteignent un sommet en deux ans

La Chine a importé 12,38 millions de barils par jour en novembre, un niveau inédit depuis août 2023, soutenu par des marges de raffinage plus élevées et l’anticipation de quotas pour 2026.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.