Keystone XL : Joe Biden enterre l’oléoduc controversé

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

 

Le Keystone XL fait l’objet depuis l’annonce de son expansion en 2014 d’une véritable controverse aux États-Unis. Cet oléoduc a pour objectif de relier les réserves pétrolières bitumineuses canadiennes de l’Alberta aux raffineries du golfe du Mexique. Arguant des dégâts considérables sur l’environnement et la biodiversité, une grande partie de l’opinion américaine s’oppose à ce projet. Dans ce contexte, Joe Biden a décidé d’abandonner définitivement l’oléoduc dès le premier jour de sa présidence.  

 

Keystone XL : un projet très controversé depuis 2014

 

L’absence d’opposition dans les premières phases du projet

Le projet Keystone débute dès 2005 et vise à fournir le marché américain en pétrole bitumineux canadien. Dans sa première phase, terminée en 2010, l’oléoduc rejoint l’Alberta aux infrastructures pétrolières du Nebraska et de l’Illinois. En 2011, la seconde phase du projet permet d’étendre l’oléoduc vers le centre de distribution de Cushing dans l’Oklahoma.

 

À lire sur energynews.fr : Keystone Pipeline : Joe Biden veut annuler son extension

 

Peu après, l’administration Obama autorise la troisième phase d’expansion vers les raffineries du golfe du Mexique. Inauguré en 2014, ce tronçon de l’oléoduc permet à 600.000 barils de brut canadien d’être raffinés au Texas. À l’époque, l’ensemble du projet n’avait pas fait l’objet d’une grande contestation de la société civile ou du Parti démocrate.

 

Une quatrième phase hautement controversée

Tout changea lorsque le seul opérateur de l’oléoduc, TC Energy, décida de mettre en œuvre une quatrième phase au projet. Celle-ci visait à construire un nouvel oléoduc reliant l’Alberta au Nebraska en utilisant un tracé différent de la première phase. Raccourcissant de moitié le trajet effectué, ce projet dit Keystone XL traverse directement l’État du Dakota du Nord.

 

Ce point est essentiel pour comprendre la controverse qui s’est emparée de la société américaine depuis 2014. En effet, ce nouveau tracé permet de valoriser les réserves pétrolières non-conventionnelles du bassin de Bakken au Dakota. De fait, les promoteurs du projet y voient une source indispensable de revenus et de créations d’emplois pour la région. À l’inverse, ce nouveau tracé pose de nouveaux problèmes environnementaux affaiblissant notamment l’écosystème des réserves indiennes du Nebraska.

 

L’opposition d’une grande partie de la gauche américaine au Keystone XL

 

L’opposition des associations environnementales et des tribus indiennes

Dès 2014, le projet Keystone XL fait face à une opposition importante au sein de l’opinion publique américaine. L’oléoduc se voit notamment accuser d’avoir un impact négatif sur la biodiversité mettant en danger plusieurs espèces protégées. Selon un rapport de la National Wildlife Federation, la construction de l’oléoduc pourrait dégrader l’habitat de neuf espèces en danger.

 

Les tribus indiennes sont également montées au créneau afin d’empêcher la mise en œuvre du projet. Les tribus Sioux accusent notamment le constructeur d’empiéter sur des territoires sacrés pour les amérindiens. L’accès à l’eau de ces tribus dépendra également de l’absence de fuites de l’oléoduc pouvant polluer les rivières.

 

Un projet très émetteur en CO2

À ces oppositions s’ajoutent toutes les inquiétudes concernant l’empreinte carbone du projet et son impact sur le réchauffement climatique. Ces inquiétudes concernent principalement l’exploitation de pétrole bitumineux extrêmement polluant au Canada. D’après l’Agence de protection de l’environnement (EPA), ce type de pétrole émet 17 % d’émissions en plus que la moyenne. Cela signifie l’émission annuelle de 177 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

 

Afin de dissiper ces craintes, l’opérateur objectait que la situation serait bien pire sans l’oléoduc. Selon TC Energy, les alternatives telles que le transport par camions entraineraient une hausse beaucoup plus importante des émissions. Néanmoins, cet argument est contestable car le transport routier ne constitue pas une alternative crédible du fait de son coût. Dans ces conditions, le président Obama avait mis son véto dès 2015 à la poursuite du projet.

 

La politisation du projet Keystone XL

 

Un débat plus politique qu’économique

Depuis 2014, le projet Keystone XL est devenu un enjeu politique majeur aux États-Unis entre démocrates et républicains. S’appuyant sur le véto d’Obama en 2015, les démocrates s’opposent ainsi à toute relance du projet. Au contraire, les républicains défendent farouchement la construction de l’oléoduc entraînant la levée du véto présidentiel par Trump en 2017. Depuis, le projet s’est trouvé confronté à des obstacles juridiques retardant considérablement le début des travaux.

 

Au fond, le débat sur la construction de l’oléoduc se situe davantage au niveau politique qu’économique. En effet, la baisse des prix du pétrole depuis 2014 rend le pétrole bitumineux d’Alberta peu compétitif sur les marchés. Avec l’explosion du pétrole de schiste, le marché américain n’a plus autant besoin de ce pétrole qu’au début du projet. Les arguments économiques en faveur de l’oléoduc ont donc perdu une grande partie de leur influence.

 

L’enterrement du projet par Biden

C’est en plein cœur de ce débat qu’intervient l’élection de Joe Biden. Celui-ci a annoncé l’abandon définitif du projet via un décret présidentiel dès le premier jour de son mandat. Malgré la promesse de l’opérateur de fournir l’oléoduc en électricité complètement renouvelable d’ici 2030, cette décision est dorénavant actée. Pour Joe Biden, il s’agit d’un geste fort en vue de préparer le retour des États-Unis sur la scène climatique.

 

Pourtant, cette décision crée une première crise diplomatique avec son voisin canadien particulièrement déçu par la position américaine. Pour Ottawa, l’abandon du projet Keystone signifie en effet l’affaiblissement de son industrie pétrolière dans un contexte de crise. Ce retournement américain est d’autant plus important que le Canada se trouve confronté à une montée de l’indépendantisme en Alberta. Cette dernière province a même lancé une procédure de compensation financière sous le cadre de l’USMCA, l’accord de libre-échange nord-américain.

 

Pour l’heure, il est difficile de prévoir les conséquences d’une telle procédure sur la prochaine administration Biden. Ce qui est évident c’est que le président américain n’a pu faire fi de l’opposition de l’électorat démocrate. Le projet Keystone XL peut ainsi servir de symbole d’un changement de paradigme dans la politique énergétique américaine.

 

BP et Chevron investissent plus de $110mn dans des blocs ciblés du Golfe de Mexico

La vente Big Beautiful Gulf 1 a attiré plus de $300mn d'investissements, avec une stratégie concentrée sur des blocs à haut rendement menée par BP, Chevron et Woodside.

Washington saisit un pétrolier lié à Maduro et durcit ses sanctions contre Caracas

Les États-Unis ont intercepté un pétrolier chargé de brut vénézuélien et imposé de nouvelles sanctions à des entités maritimes, accentuant la pression sur le régime de Nicolas Maduro et ses réseaux commerciaux dans les Caraïbes.

OPEP+ prévoit un équilibre serré entre offre et demande de pétrole en 2026

L’OPEP prévoit que la demande en brut de ses membres atteindra 43 millions de barils par jour en 2026, un niveau très proche de la production actuelle du groupe OPEP+, contrastant avec les estimations d’excédent massif avancées par d’autres institutions.
en_114011121225540

Washington saisit un pétrolier au large du Venezuela, Caracas dénonce une attaque

Les États-Unis ont arraisonné un navire soupçonné de transporter du pétrole sanctionné en provenance d’Iran et du Venezuela, provoquant une vive réaction du gouvernement de Nicolás Maduro.

L’AIE réduit son excédent pétrolier prévu pour 2026 à 3,84 millions de barils par jour

L’Agence internationale de l’énergie révise à la baisse ses prévisions d’offre pétrolière mondiale pour 2026, tout en rehaussant légèrement la croissance de la demande grâce à un climat macroéconomique plus favorable.

Le Soudan du Sud sécurise le champ pétrolier frontalier de Heglig après un accord militaire tripartite

Les autorités du Soudan du Sud ont obtenu la responsabilité de la sécurité du champ pétrolier de Heglig, un site stratégique frontalier, à la suite d’un accord conclu avec les deux forces belligérantes du conflit au Soudan.
en_114011111232540

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

TotalEnergies prend le contrôle du permis PEL83 en Namibie avec la découverte de Mopane

TotalEnergies acquiert une participation opérée de 40 % dans le permis offshore PEL83, marquant une avancée stratégique en Namibie avec le champ pétrolier Mopane, tandis que Galp obtient des parts dans deux autres blocs prometteurs.

BOURBON remporte un contrat de 5 ans avec ExxonMobil pour ses opérations au Guyana

BOURBON va fournir des services maritimes à ExxonMobil Guyana pendant cinq ans à partir de 2026, marquant une étape clé dans le développement logistique du bassin offshore guyanais.
en_114010101239540

Viridien lance un programme de retraitement sismique sur le bloc 22 en Angola

Viridien a lancé un programme de retraitement sismique de 4 300 km² sur le bloc offshore 22 en Angola pour soutenir le prochain cycle de licences dans le bassin du Kwanza.

Shell obtient le feu vert du Kremlin pour rompre avec Rosneft dans le CPC

Shell restructure sa participation dans le pipeline Caspian en sortant du joint-venture avec Rosneft, avec l’aval du Kremlin, afin de rester conforme aux sanctions tout en sécurisant son accès au brut kazakh.

Shell relance l’exploration offshore en Afrique du Sud avec un investissement de $150mn

Shell obtient 60 % du bloc 2C dans le bassin d’Orange, s’engage à forer trois puits et à verser une prime de $25mn à PetroSA, en attendant l’approbation du régulateur sud-africain.
en_1140101226540

Trump maintient le cap sur l’OPEP malgré la pression croissante sur le Venezuela

Washington intensifie sa pression sur le gouvernement vénézuélien, mais les ambitions américaines n’incluent pas l’exclusion de Caracas de l’OPEP, selon les orientations géopolitiques et énergétiques actuelles.

Le Kazakhstan redirige une partie du brut de Kashagan vers la Chine après une attaque

Le Kazakhstan réoriente une partie de sa production pétrolière vers la Chine après l’attaque d’un terminal du Consortium pour l’oléoduc de la mer Caspienne, sans interruption complète des exportations.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.
en_114099991235540-2

Xtellus Partners propose un échange d’actifs pour indemniser les investisseurs américains liés à Lukoil

La banque américaine Xtellus Partners a soumis un plan au Trésor des États-Unis visant à compenser les pertes subies par les investisseurs via la vente d’actifs internationaux de Lukoil, bloqués depuis l’invasion russe en Ukraine.

Cybele Energy investit $17mn pour explorer un bloc pétrolier offshore au Guyana

La société ghanéenne Cybele Energy a signé un contrat d’exploration de $17mn dans les eaux peu profondes du Guyana, visant un bloc estimé à 400 millions de barils, en dehors des zones de litige territorial.

Le pétrole se stabilise sous les 63 $ alors que les marchés scrutent les négociations sur l’Ukraine

Les cours du pétrole ont peu évolué après une baisse liée à la reprise d’un champ pétrolier majeur en Irak, tandis que les investisseurs restent attentifs aux pourparlers de paix en Ukraine et à une décision monétaire attendue aux États-Unis.
en_114099991228540-2

TechnipFMC décroche un contrat stratégique pour le champ Captain en mer du Nord

TechnipFMC va concevoir et installer des conduites flexibles pour Ithaca Energy dans le cadre du développement du champ pétrolier Captain, renforçant sa présence dans le secteur offshore britannique.

Vaalco lance le forage du puits ET-15 au large du Gabon pour soutenir sa croissance

Vaalco Energy a démarré le forage du puits ET-15 sur la plateforme Etame, marquant le début de la phase trois de son programme de développement offshore au Gabon, soutenu par un contrat avec Borr Drilling.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.