Le Keystone pipeline, qui relie les États-Unis et le Canada, ne bénéficiera pas d’une extension dans les prochaines années. En effet, Joe Biden devrait annuler l’autorisation octroyée par Donald Trump à ce projet de 9 milliards de dollars. Cette décision fait débat car elle privilégie les intérêts environnementaux plutôt qu’économiques.
L’extension du Keystone Pipeline suscite la controverse aux Etats-Unis
Sur le plan légal, la construction de l’extension de pipelines Keystone (Keystone XL) requiert une autorisation du président américain. Barack Obama a refusé d’octroyer un permis à deux reprises, en 2012 et 2015. Cependant, en 2017 Donald Trump relance le projet dans le cadre de sa politique énergétique et donne son accord pour sa mise en œuvre.
Alors que le projet commence, Joe Biden promettait pendant sa campagne de supprimer le permis présidentiel accordé à l’oléoduc. Une prise de position peu surprenante qui s’inscrit dans la lignée du Gouvernement Obama dont il faisait partie. Ainsi, c’est le premier jour de sa présidence que Biden devrait opposer son véto à l’extension du réseau de pipelines.
Une contribution du projet au dérèglement climatique dénoncée
Des associations environnementales, des élus démocrates et certains propriétaires affectés par le projet s’opposent à Keystone XL. D’une part, ils s’inquiètent des risques de pollution de l’eau et des sols en cas de fuite d’hydrocarbure. D’autre part, ils dénoncent la contribution au dérèglement climatique d’un tel projet gazier.
L’annulation de Keystone XL déçoit le Canada
L’entreprise a annoncé vouloir prendre des mesures pour réduire l’impact environnemental du projet. En effet, elle veut atteindre la neutralité carbone des opérations de l’oléoduc lors de sa mise en service, en 2023. Par ailleurs, elle s’est engagée à ce que les activités du pipeline soient assurées par des énergies renouvelables d’ici 2030.
En soutien au groupe, l’ambassadrice du Canada aux Etats-Unis confirme que le projet a beaucoup changé depuis sa première proposition. Selon elle, l’expansion du pipeline s’inscrit désormais dans le plan climatique du Canada.
L’annulation de Keystone XL entraînerait des pertes d’emplois importantes
Le premier ministre de l’Alberta s’est dit très préoccupé par la nouvelle. Selon lui, cela entraînerait des pertes d’emplois dans les deux pays. Il ajoute que cela compromettrait la sécurité des États-Unis en augmentant la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole de l’OPEP.
En somme, dans le cadre de cette décision, la protection de l’environnement prime par rapport aux intérêts économiques. Beaucoup de républicains remettent en cause la décision de Joe Biden tandis que Bernie Sanders salue l’initiative. Le projet semble donc être devenu un enjeu politique entre Démocrates et Républicains.