En 2023, la demande pour l’énergie nucléaire a « notablement augmenté », selon Meirzhan Yussupov, PDG de la compagnie nationale atomique du Kazakhstan. Avec environ 40% de la production mondiale d’uranium, le Kazakhstan est un pilier de cette énergie, alimentant au moins un tiers des réacteurs nucléaires mondiaux. Kazatomprom se positionne ainsi au centre de l’agenda de la sécurité énergétique mondiale, malgré l’incertitude géopolitique globale et les discussions sur la bifurcation du marché. La compagnie avait ainsi signé un accord majeur avec Framatome lors de la visite d’Emmanuel Macron au Kazakhstan en novembre 2023.
Stratégies face aux sanctions et risques
La situation géopolitique actuelle a entraîné des mises à jour constantes des sanctions et des listes de biens, travaux, et services sanctionnés. Ainsi, Kazatomprom travaille pour évaluer et surveiller les risques liés aux sanctions, ayant élaboré un plan d’action évolutif pour minimiser les impacts potentiels sur ses activités. À ce jour, la guerre en Ukraine n’a pas affecté la position financière du groupe.
Assurer la stabilité financière
La majorité des revenus de Kazatomprom sont en dollars américains, ce qui crée un « effet de couverture naturel » contre les risques de change. La société évite les interactions avec les banques russes sanctionnées, redistribuant ses fonds vers des banques non sanctionnées. Ce plan inclut la poursuite des services sous contrat pour l’enrichissement d’uranium avec Uranium Enrichment Center JSC, situé en Fédération de Russie, tout en accordant une attention accrue aux risques liés aux sanctions.
Kazatomprom, qui transporte du matériel via la Russie, surveille continuellement l’impact potentiel des sanctions sur sa capacité de transport, sans rencontrer actuellement de restrictions sur ses activités liées à l’approvisionnement de ses produits aux clients finaux. La route Trans-Caspienne sert de mitigation au risque que la route principale de transport d’uranium via Saint-Pétersbourg soit indisponible. La législation américaine proposée, visant à interdire l’importation de produits d’uranium enrichi russe à partir de 2028, n’affecterait pas Kazatomprom, dont le cœur de métier reste la production d’uranium naturel.