Le Kazakhstan a redémarré ses exportations de pétrole brut par l’oléoduc Bakou–Tbilissi–Ceyhan (BTC), interrompues pendant un mois en raison de problèmes techniques. Selon KazMunayGas, la compagnie pétrolière d’État, une cargaison de 8 800 tonnes en provenance du champ de Kashagan a été chargée au port d’Aktau le 13 septembre en direction de Bakou, marquant la reprise officielle des flux.
Un incident de contamination rapidement résolu
Les exportations avaient été suspendues en août après la détection de contaminants dans le brut destiné à transiter par le BTC. L’incident avait contraint les autorités kazakhes à détourner certains volumes par d’autres routes. KazMunayGas a confirmé que les problèmes ont été identifiés et corrigés, permettant une reprise progressive des expéditions vers la Turquie. Une seconde cargaison est prévue pour le 20 septembre.
Le brut est d’abord transporté par tanker à travers la mer Caspienne jusqu’à Bakou, avant d’être injecté dans le système BTC à destination du terminal méditerranéen de Ceyhan. L’interruption de ces flux a mis en évidence la sensibilité opérationnelle de cette route alternative, utilisée pour contourner le réseau contrôlé par le Consortium du Pipeline de la mer Caspienne (Caspian Pipeline Consortium – CPC), lié à la Russie.
Des flux alternatifs toujours en développement
Entre janvier et août 2025, les exportations kazakhes par le BTC ont atteint 0,9 million de tonnes. Malgré une baisse globale de 19,4 % du volume total dans le BTC sur cette période, les cargaisons issues du Kazakhstan et du Turkménistan représentent désormais 15,7 % du flux.
Le développement de cette route repose sur l’accord signé en 2022 entre KazMunayGas et la State Oil Company of the Azerbaijan Republic (SOCAR), visant à stabiliser les volumes en transit. Bien que les flux restent encore faibles face aux 1,3 million de barils par jour du CPC, le BTC offre une option technique viable en cas d’indisponibilité ou d’incidents sur d’autres infrastructures.
Capacité et fiabilité au cœur des discussions régionales
Dans le cadre de ses efforts pour sécuriser ses exportations, le Kazakhstan discute également avec ses partenaires trans-caspiens de l’amélioration des capacités ferroviaires et maritimes. Une optimisation logistique permettrait de renforcer la fiabilité des routes non russes d’ici 2026, en diminuant les risques associés aux infrastructures uniques ou aux zones sous tension politique.
Les conditions techniques au port d’Aktau et le fonctionnement régulier du BTC restent essentiels à la continuité des expéditions. Le retour rapide des opérations après l’incident du mois d’août montre l’importance accordée à la maintenance sur ce corridor stratégique.