Le Kazakhstan, riche en ressources minérales, a annoncé une réforme fiscale majeure concernant l’extraction d’uranium. Un décret signé par le Président Kassym-Jomart Tokayev prévoit une augmentation progressive de la taxe sur l’extraction minérale de l’uranium, passant de 6 % actuellement à 9 % en 2025, puis à un maximum de 18 % en 2026.
Réforme des taxes minières
Kazatomprom, la principale société d’exploitation d’uranium du Kazakhstan, a précisé que cette réforme aura des répercussions variées sur ses coentreprises et filiales. La nouvelle taxation, basée sur un taux différencié, prendra en compte les volumes de production. Ainsi, les mines produisant jusqu’à 500 tonnes d’uranium par an seront taxées à 4 %, tandis que celles dépassant les 4 000 tonnes annuelles subiront une imposition de 18 %. Cette hausse des taxes pourraient également avoir un impact sur les acheteurs de l’uranium kazakh, et notamment la Chine, leur principal client.
Cette réforme, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026, remplace l’ancien système basé sur les coûts de production. Jusqu’à présent, la taxe était calculée à partir du prix moyen pondéré de l’uranium sur le marché, multiplié par la quantité extraite, avec un taux fixe de 6 %.
Impact économique et projections
L’ajustement de la fiscalité vise à mieux aligner les revenus de l’État sur les fluctuations du marché mondial de l’uranium. Le décret introduit également des augmentations supplémentaires basées sur les prix de l’uranium U3O8. Par exemple, si le prix dépasse 70 $/lb, une taxe additionnelle de 0,5 % sera appliquée. Cette surtaxe peut atteindre 2,5 % si les prix excèdent 110 $/lb.
Cette décision est cruciale pour le Kazakhstan, premier producteur mondial d’uranium, qui cherche à maximiser les revenus tirés de ses ressources naturelles tout en équilibrant les besoins des entreprises minières. Les prévisions pour 2024 ne sont pas affectées par cette réforme, selon Kazatomprom, mais les entreprises devront ajuster leurs stratégies financières et opérationnelles pour s’adapter à la nouvelle donne fiscale à partir de 2025.
Réactions du secteur et analyses
Les experts du secteur estiment que cette hausse des taxes pourrait inciter les sociétés minières à optimiser leur production et à investir dans des technologies plus efficaces pour maintenir leurs marges bénéficiaires. Cependant, il pourrait également y avoir des préoccupations concernant l’attractivité du Kazakhstan pour les investissements étrangers, particulièrement dans un contexte de concurrence mondiale pour les ressources minières.
Selon les analystes, la réforme pourrait entraîner une augmentation des coûts de production, impactant potentiellement les prix mondiaux de l’uranium. La capacité des entreprises à transférer ces coûts supplémentaires sur le marché dépendra des dynamiques de l’offre et de la demande.
L’évolution de cette politique fiscale sera un indicateur clé à surveiller pour les investisseurs et les entreprises du secteur énergétique, alors que le Kazakhstan continue de jouer un rôle majeur dans l’approvisionnement mondial en uranium.
Cette réforme fiscale ambitieuse du Kazakhstan vise à renforcer les revenus nationaux tout en répondant aux défis économiques posés par les fluctuations du marché de l’uranium. Les entreprises minières devront naviguer habilement dans ce nouveau cadre pour maintenir leur compétitivité et leur rentabilité.