Kazakhmys, le plus grand producteur de cuivre du Kazakhstan, a annoncé la suspension partielle de ses activités minières en raison de plusieurs accidents mortels survenus ces dernières semaines. Selon un communiqué du groupe, cette décision fait suite à la mort de huit travailleurs en un mois, un événement qui a entraîné des préoccupations croissantes concernant les conditions de travail et la sécurité sur les sites de production. L’entreprise a précisé qu’une inspection détaillée des installations serait effectuée avant la reprise des activités, mais aucune date précise n’a été donnée pour la reprise des opérations.
Les arrêts concernent principalement les sites considérés comme potentiellement dangereux. Toutefois, Kazakhmys n’a pas fourni de détails sur l’étendue de l’impact de cette suspension sur la production de cuivre, ni sur les sites spécifiques concernés. L’entreprise a annoncé qu’une fois les inspections achevées et les violations de sécurité corrigées, la production reprendrait, sous réserve de respecter les normes de sécurité.
Le dernier accident, survenu récemment, a coûté la vie à un autre mineur, portant à huit le nombre de victimes en l’espace d’un mois. Ce décès survient après un accident en février, qui avait déjà fait sept morts parmi les travailleurs. Ces incidents ont poussé les autorités à examiner plus strictement les pratiques de sécurité dans le pays, et à interroger les entreprises sur leurs investissements en matière de protection des travailleurs.
Réactions des autorités kazakhes et pressions sur Kazakhmys
Les autorités kazakhes ont exprimé de vives préoccupations après ces accidents. Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a qualifié d' »inacceptable » la situation dans les mines, appelant les entreprises à renforcer les investissements dans la sécurité des travailleurs. Les entreprises minières, dont Kazakhmys, ont été exhortées à prendre des mesures immédiates pour éviter de nouveaux accidents.
En novembre 2023, un autre incident dramatique, survenu dans une mine de charbon d’ArcelorMittal, avait fait 46 morts et avait conduit le groupe sidérurgique à quitter le Kazakhstan sous la pression des autorités. Ces événements ont exacerbé les inquiétudes quant à la gestion des risques dans le secteur minier, particulièrement dans un pays riche en ressources naturelles mais confronté à des défis en matière de sécurité au travail.
Impact sur la production de cuivre et perspectives à court terme
Kazakhmys, qui est le 20e producteur mondial de cuivre concentré et le 12e producteur mondial de cuivre blister et cathodique, n’a pas précisé l’impact de ces arrêts sur sa production. Cependant, l’entreprise a indiqué qu’un plan précis des arrêts en cours de validation serait mis en place pour minimiser les perturbations. Le groupe reste engagé à reprendre la production dès que les inspections auront révélé et corrigé les problèmes de sécurité.
Le secteur minier kazakh, déjà sous pression après l’incident d’ArcelorMittal, pourrait faire face à de nouvelles régulations strictes. Les autorités devraient renforcer les exigences en matière de sécurité, ce qui pourrait influencer les coûts opérationnels des producteurs de cuivre et d’autres minéraux dans le pays. L’incident de Kazakhmys met en lumière les défis de maintenir des standards de sécurité élevés dans un secteur où les risques sont omniprésents, notamment dans les régions éloignées du Kazakhstan.