Le champ pétrolier et gazier de Karachaganak, l’un des plus importants du Kazakhstan, a réduit sa production de condensats de gaz naturel après un incident survenu en Russie. Selon le consortium opérateur, cette décision fait suite à un accident à l’usine de traitement de gaz d’Orenbourg, un site clé pour l’exportation de gaz kazakh transformé vers les marchés extérieurs.
Impact immédiat sur les volumes produits
Deux sources industrielles ont indiqué que la production de Karachaganak a baissé de 25 à 30 % par rapport à son niveau habituel. Les volumes sont passés de 35 000 à 35 500 tonnes par jour à environ 25 000 à 28 000 tonnes. Cette chute brutale s’explique par l’arrêt partiel de l’usine d’Orenbourg, qui traite une grande partie des condensats issus de Karachaganak avant leur expédition.
Le ministère kazakh de l’Énergie a confirmé la réduction de production, sans toutefois fournir de chiffres. Il a précisé que les niveaux normaux devraient reprendre une fois que les installations russes auront repris leur fonctionnement standard. Aucune estimation de délai n’a été avancée à ce stade.
Frappe de drone et vulnérabilité de la chaîne
L’incident a été provoqué par une frappe de drone ukrainienne qui a visé l’usine de traitement d’Orenbourg, située à 1 700 kilomètres à l’est de la frontière russo-ukrainienne. Ce site est l’un des plus grands complexes de traitement de gaz au monde, jouant un rôle stratégique dans l’acheminement du gaz kazakh.
La dépendance de Karachaganak à l’infrastructure russe pour le traitement de ses condensats souligne la vulnérabilité des chaînes logistiques énergétiques régionales. En réponse à cette interruption, les opérateurs surveillent la situation pour ajuster les niveaux de production si nécessaire.
Consortium international et exposition au risque
Le champ de Karachaganak est exploité par Karachaganak Petroleum Operating B.V., un consortium international comprenant Eni (30,25 %), Shell (29,25 %), Chevron (18 %), Lukoil (13,5 %) et la société nationale kazakhe KazMunayGaz (10 %). Cette configuration illustre l’interdépendance entre les entreprises occidentales et russes dans l’exploitation énergétique en Asie centrale.
Aucune des entreprises impliquées n’a communiqué sur d’éventuelles pertes financières ou sur les mesures prises pour sécuriser les flux de production à moyen terme.