Kansai Electric Power prévoit de relancer en novembre les études de faisabilité d’un nouveau réacteur nucléaire à la centrale de Mihama, dans l’ouest du Japon. Ces travaux avaient été interrompus en 2011 à la suite de l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi exploitée par Tokyo Electric Power, consécutif au séisme du Tōhoku. Ce redémarrage constitue la première initiative concrète vers une nouvelle construction nucléaire depuis cette date.
Une étude prolongée jusqu’à 2030 encadrée par les normes post-Fukushima
Les études s’étaleront jusqu’en 2030 et porteront d’abord sur des analyses géologiques approfondies à l’intérieur et autour du site. Ces analyses visent à identifier des zones appropriées pour la construction d’un nouveau réacteur. Des évaluations de la topographie et des conditions du sol suivront. Kansai Electric a indiqué que ce nouveau programme d’étude sera plus complet que celui mené en 2010 afin de se conformer aux réglementations renforcées adoptées après 2011.
La société intégrera les résultats de ces travaux dans une évaluation globale qui tiendra également compte du développement technologique des réacteurs à eau légère avancés, des orientations politiques en matière de sûreté nucléaire et du contexte économique. Aucun calendrier de décision n’a encore été communiqué concernant la construction effective d’une nouvelle unité.
Un projet soutenu par une dynamique industrielle élargie
Le site de Mihama dispose de trois unités : les unités n°1 et n°2 sont en démantèlement, tandis que la n°3 est toujours opérationnelle. Le nouveau projet vise potentiellement à remplacer les capacités arrêtées, bien que Kansai Electric n’ait pas encore précisé la configuration envisagée.
Depuis 2022, Kansai Electric participe à un projet industriel mené avec Mitsubishi Heavy Industries et trois autres sociétés régionales d’électricité : Kyushu Electric Power, Shikoku Electric Power et Hokkaido Electric Power. Ensemble, elles conçoivent un réacteur de nouvelle génération, le SRZ-1200, d’une capacité de 1,2 gigawatt. Ce développement s’inscrit dans un effort soutenu par les autorités pour réactiver l’industrie nucléaire, avec des investissements publics associés à la modernisation technologique.
Des fonds publics en appui à la relance nucléaire
Le redémarrage des études à Mihama intervient dans un contexte où les investissements publics soutiennent la relance du secteur nucléaire au Japon. Bien que le projet reste à l’état de faisabilité, il pourrait à terme bénéficier d’aides financières étatiques, dans la lignée des annonces gouvernementales en faveur des infrastructures énergétiques stratégiques.
Des sources proches du projet ont indiqué que les discussions entre les autorités locales de Fukui et le gouvernement central joueront un rôle clé dans l’évolution du dossier. Le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI) suit de près les progrès techniques du consortium impliqué dans le développement du SRZ-1200, dans une logique d’alignement sur la politique énergétique nationale.