Le groupe britannique Just Stop Oil a mis fin à ses actions directes samedi en organisant une marche dans le centre de Londres. Quelques centaines de militants ont défilé du parlement jusqu’au siège de Shell, enlevant leurs emblématiques chasubles orange pour révéler un tee-shirt frappé d’un point d’interrogation. Ce geste symbolique marque l’arrêt des actions après trois années de mobilisation continue contre les projets pétroliers et gaziers.
Un arrêt officialisé par un engagement gouvernemental
Just Stop Oil avait annoncé en mars sa décision de cesser ses actions, après l’engagement du gouvernement travailliste de stopper tout nouveau projet pétrolier ou gazier au Royaume-Uni. Depuis 2022, le mouvement s’était fait connaître par des actions choc largement médiatisées, notamment des blocages d’autoroutes et des jets de soupe sur des œuvres d’art dans des musées. Ces actions avaient entraîné de nombreuses critiques et une forte réponse judiciaire.
À mi-parcours de la manifestation, les participants se sont arrêtés devant la Cour d’appel britannique, où plusieurs militants ont été condamnés à des peines de prison. Parmi eux figurent les deux activistes ayant jeté de la soupe sur « Les Tournesols » de Vincent Van Gogh. Selon les organisateurs, 11 membres sont actuellement emprisonnés, dont le cofondateur Roger Hallam, tandis que cinq autres doivent encore être incarcérés en mai.
Une poursuite de l’organisation sous une autre forme
L’un des organisateurs de la marche, Tim Crosland, a critiqué la procédure judiciaire, qualifiant les procès de « simulacres ». Certains manifestants portaient les portraits des militants emprisonnés pour souligner leur situation. Depuis 2022, Just Stop Oil recense un total de 3 300 arrestations au Royaume-Uni.
Malgré l’arrêt des actions directes, le mouvement prévoit de continuer ses activités de soutien aux membres incarcérés et de participer à l’élaboration de nouvelles stratégies avec d’autres groupes de désobéissance civile. Selon Mel Carrington, porte-parole de Just Stop Oil, la mobilisation est devenue plus difficile en raison de la « répression judiciaire » et du contexte politique international, notamment après l’élection de Donald Trump aux États-Unis.