Joseph Saddi a été nommé ministre de l’Énergie le 8 février 2025, dans un gouvernement de 24 ministres. Avant d’occuper cette fonction, il a présidé la division Moyen-Orient de Strategy& (PwC), où il s’est illustré par sa contribution à différents programmes de privatisation dans l’industrie minière et le secteur de l’énergie. Son expertise est mise à l’épreuve dans un contexte économique délicat, marqué par une monnaie affaiblie et des contraintes budgétaires qui ralentissent les importations de carburant.
Initiatives récentes et soutien financier
Le gouvernement espère réduire sa dépendance aux importations en relançant les forages offshore. Des partenariats avec TotalEnergies, QatarEnergy et la compagnie italienne Eni se sont déjà traduits par des explorations dans deux blocs maritimes, sans découverte notable jusqu’ici. Parallèlement, la Banque mondiale a accordé 250 millions de dollars pour soutenir les énergies renouvelables et faciliter la mise en œuvre de réformes visant à stabiliser le réseau électrique. L’implication du Qatar dans la construction de centrales s’est heurtée aux intérêts de certains acteurs locaux, démontrant l’ampleur des enjeux politiques et économiques.
Le système électrique national fournit quelques heures de courant par jour, en raison d’une infrastructure en partie obsolète et d’un financement incertain. Selon S&P (Standard & Poor’s), les importations de gasoil et de diesel ont atteint 83 000 barils par jour en janvier, contre 63 000 en décembre, reflétant l’instabilité de l’approvisionnement. Les besoins en kérosène, incluant Israël, l’Iran et le Liban, devraient progresser d’environ 4 000 barils par jour, soulignant une demande régionale grandissante dans les produits raffinés.
Perspectives de privatisation et réformes
Des plans de privatisation sont régulièrement envisagés pour pallier la vétusté du réseau et fluidifier les financements. La corruption et les rivalités politiques restent cependant des freins majeurs à la mise en place de ces projets. L’approche adoptée par Joseph Saddi, associée à des partenariats internationaux, est surveillée de près par les observateurs du secteur. Des réformes institutionnelles plus profondes pourraient cependant être nécessaires pour renforcer la gouvernance et attirer durablement les investisseurs étrangers.