Jeunes professionnels du nucléaire au Japon, un profil à contre-courant

Pour des jeunes Japonais, étudier l’énergie atomique et devenir ingénieur ou chercheur s’apparente à un choix de vie à contre-courant.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

“Nous devons être motivés”: pour des jeunes Japonais, étudier l’énergie atomique et devenir ingénieur ou chercheur dans ce secteur s’apparente à un choix de vie à contre-courant, depuis le traumatisme national provoqué par l’accident de Fukushima en 2011.

Le gouvernement nippon veut désormais relancer le nucléaire pour de bon, envisageant notamment de construire des réacteurs de nouvelle génération, pour réduire l’extrême dépendance de l’archipel aux énergies fossiles importées et ses importantes émissions de CO2.

Ce projet politiquement sensible est aussi un défi en termes de ressources humaines, alors que le nombre d’étudiants dans les sciences nucléaires au Japon a baissé de plus de 25% entre 2011 et 2021, selon des chiffres du ministère de l’Education.

Très variables d’une année sur l’autre et concernant quelques centaines d’étudiants à peine, ces données sont à relativiser, estime Kota Kawai, président d’un réseau japonais de jeunes professionnels du nucléaire.

“Même après l’accident de Fukushima, des étudiants se sont intéressés à la façon de surmonter ces grandes difficultés. Beaucoup se sont intéressés au domaine du démantèlement (de réacteurs, NDLR)”, selon ce chercheur en sûreté nucléaire.

“Le problème, c’est qu’il y a peu de gens au Japon qui savent comment construire de nouvelles centrales nucléaires” à présent, prévient M. Kawai, interrogé fin novembre par l’AFP en marge du International Youth Nuclear Congress (IYNC). Ce forum d’échanges entre étudiants et jeunes professionnels du nucléaire du monde entier était organisé pour la première fois au Japon et, comme un symbole, dans le département de Fukushima, à Koriyama (nord-est).

Dans la culture japonaise, il n’est pas de bon ton de se mettre en avant et d’exprimer sa “fierté”, quel que soit son métier, rappelle M. Kawai, co-président du IYNC de Koriyama. Mais en tant que jeunes professionnels du nucléaire, “nous devons être motivés, dire ce que nous pensons, ce que nous faisons”.

Tepco, groupe paria

Chisato, 28 ans, a étudié la chimie et la radiobiologie. Après avoir travaillé de 2017 à 2020 chez Tepco, l’opérateur de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, elle occupe désormais un poste à l’étranger. La catastrophe de Fukushima a été “le point de départ” de son intérêt pour le nucléaire quand elle était encore lycéenne, raconte-t-elle à l’AFP, préférant taire son nom de famille.

“Après l’accident, il y avait tellement d’informations confuses dans les médias, comme par exemple sur le niveau des radiations à Fukushima (…). Cela générait beaucoup d’anxiété chez les gens. Donc j’ai voulu connaître toute l’histoire, les faits, de manière neutre”.

Ce désastre n’a pas fait de victimes sur le coup, mais a entraîné l’évacuation de quelque 100.000 habitants des environs. En 2018, l’Etat japonais a reconnu un mort dû aux radiations, un employé de la centrale nucléaire.

Chisato se souvient aussi de sa “stupéfaction” durant son entretien d’embauche chez Tepco quand on lui a demandé si ses parents approuvaient qu’elle rejoigne cette entreprise, dont la réputation a sombré après la catastrophe. Elle a appris ensuite que des personnes sur le point d’être recrutées par Tepco retiraient parfois leur candidature au dernier moment après avoir été dissuadées par leurs familles. Ses propres parents s’inquiétaient aussi qu’elle aille travailler à Fukushima Daiichi. “Je leur ai expliqué que cela n’allait pas affecter ma santé”, raconte Chisato.

Très incertain

“Mes parents et mes amis n’ont jamais critiqué mon choix professionnel”, déclare Hikari, 28 ans également, chercheuse dans le nucléaire au sein d’un grand conglomérat industriel japonais et qui préfère elle aussi garder l’anonymat.

Mais Hikari a dû batailler “pendant des années” avec son mari antinucléaire: “Il a fini par respecter ma décision parce qu’il a compris à quel point j’étais engagée dans mon travail”. Kyohei Yoshinaga, 30 ans, chercheur dans les technologies électriques et énergétiques au sein du think tank japonais Mitsubishi Research Institute, est entré à l’université l’année même de la catastrophe de Fukushima.

Les nouvelles ambitions du gouvernement japonais le laissent pour le moment dubitatif. “Le gouvernement veut à présent utiliser le nucléaire autant que possible, car il y a un besoin actuellement” avec la flambée des prix de l’électricité, note-t-il. “Mais la situation peut changer très rapidement. Si nous n’avons que des perspectives de court terme, cela reste très incertain”.

Tepco envisage la fermeture des deux plus anciens réacteurs de Kashiwazaki-Kariwa

Tokyo Electric Power Company Holdings étudie la mise à l’arrêt définitif des unités 1 et 2 de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, les plus anciennes du site, tout en poursuivant ses efforts pour redémarrer l’unité 6.

La fin du JCPOA ravive les incertitudes sur le programme nucléaire iranien

La levée officielle du cadre juridique de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien intervient alors que les sanctions internationales ont déjà été réactivées et que les négociations diplomatiques restent dans l’impasse.

Oklo et newcleo annoncent un partenariat nucléaire de $2bn pour renforcer l’approvisionnement américain

Les entreprises Oklo, newcleo et Blykalla s’allient pour développer une infrastructure de fabrication de combustible nucléaire avancé aux États-Unis, soutenue par un investissement prévu de $2bn.
en_1140190952540

enCore découvre trois nouveaux fronts minéralisés d’uranium au Texas

enCore Energy a identifié trois nouveaux fronts minéralisés sur son projet Alta Mesa, avec des forages en cours visant à définir leur étendue et accélérer les travaux de développement.

Radiant investit $280mn dans une usine de microréacteurs à Oak Ridge

Radiant, acteur californien du nucléaire modulaire, va construire sa première usine de microréacteurs à Oak Ridge, sur un site historique du Manhattan Project, avec un objectif de production de 50 unités par an dès 2028.

L’EPR de Flamanville redémarre après quatre mois d’arrêt technique

EDF a relancé le réacteur EPR de Flamanville après des réparations sur des soupapes non conformes, repoussant l’atteinte de la pleine puissance attendue à 1 620 MW d’ici la fin de l’automne.
en_1140151027540

Nano Nuclear démarre les travaux de forage de son micro-réacteur KRONOS MMR™

Nano Nuclear et l’Université de l’Illinois lanceront les opérations de forage du réacteur modulaire KRONOS MMR™ le 24 octobre, marquant une avancée clé vers la commercialisation du projet nucléaire sur le campus d'Urbana-Champaign.

Natura Resources va déployer le premier réacteur nucléaire Gen IV aux États-Unis en 2026

Natura Resources finalise la construction du MSR-1, un réacteur nucléaire avancé à combustible liquide, avec un lancement prévu pour 2026 sur le campus d'Abilene Christian University.

JPMorganChase mobilise $1.5tn pour soutenir l’énergie nucléaire et les chaînes critiques

JPMorganChase engage $10bn d’investissements directs dans le cadre d’un plan de $1.5tn visant à renforcer l’indépendance énergétique et les technologies stratégiques, incluant le nucléaire de nouvelle génération.
en_1140141062540

L’Ukraine prépare un cadre législatif pour accélérer le déploiement des mini-réacteurs nucléaires

Une feuille de route en cours d’élaboration vise à poser les bases réglementaires et techniques du développement des petits réacteurs modulaires, avec l’objectif de renforcer la sécurité énergétique nationale et d’attirer des capitaux privés.

EDF relève sa prévision nucléaire à 375 TWh grâce à son plan industriel

EDF ajuste sa prévision de production nucléaire pour 2025 entre 365 et 375 TWh, portée par la performance de son programme industriel START 2025 axé sur l'efficacité des opérations de maintenance.

L’AIEA propose une trêve locale pour rétablir le courant à Zaporijjia

L’agence nucléaire des Nations unies presse l’Ukraine et la Russie d’instaurer un cessez-le-feu local pour réparer les lignes électriques endommagées de la centrale de Zaporijjia, en alerte depuis la perte totale de courant externe.
en_1140141040540

Deep Isolation presse les États américains d’intégrer la gestion des déchets nucléaires

Deep Isolation appelle les États membres de l’initiative Advanced Nuclear First Movers à inclure la gestion des déchets radioactifs dans leur stratégie commune pour garantir la viabilité industrielle des nouveaux réacteurs.

Ontario Power Generation autorisée à exploiter une nouvelle installation de déchets nucléaires

L'autorité canadienne de sûreté nucléaire a validé la mise en service d’un bâtiment destiné au stockage de générateurs de vapeur usagés provenant des travaux de rénovation de la centrale Bruce.

Costain obtient un contrat de 1 milliard £ pour les infrastructures de Sellafield

Costain a été sélectionnée comme partenaire pour moderniser les infrastructures essentielles du site nucléaire de Sellafield dans le cadre d’un contrat pouvant atteindre 1 milliard £ sur quinze ans.
en_1140131039540

L’Afrique du Sud investit dans 5000 MW de nucléaire pour renforcer sa production

Un programme nucléaire de 5000 mégawatts sera lancé par le gouvernement sud-africain avec NECSA pour soutenir l’approvisionnement national en électricité et limiter les coupures de courant.

IsoEnergy rachète Toro Energy pour 49 M$ et crée un géant mondial de l’uranium

La société canadienne IsoEnergy va acquérir l’australienne Toro Energy pour AUD75mn ($49mn), créant une plateforme de production d’uranium diversifiée avec des actifs en Australie, au Canada et aux États-Unis.

Sizewell C signe deux contrats majeurs pour la fourniture de combustible nucléaire

La future centrale nucléaire Sizewell C sécurise son approvisionnement en combustible grâce à des accords signés avec Urenco et Framatome, posant une étape clé pour garantir la stabilité énergétique du Royaume-Uni sur le long terme.
en_1140131043540

Rosatom entame les travaux d’excavation pour un petit réacteur modulaire en Ouzbékistan

Le chantier du premier petit réacteur modulaire (SMR) d’Ouzbékistan entre en phase active, avec l’excavation de 1,5 million de m³ de terre sur le site de Jizzakh, marquant une étape clé du projet nucléaire mené par Rosatom.

La France ouvre un débat public sur la gestion des déchets radioactifs jusqu’en février

Un débat national sur la stratégie de traitement des déchets radioactifs débute ce 13 octobre pour quatre mois. Il accompagnera la préparation du prochain plan quinquennal encadrant les politiques de stockage, de traitement et de financement jusqu’en 2031.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.