Dans le debrief cette semaine, la rédaction d’EnergyNews.pro se demande si l’OPEP+, qui maintient sa politique de production pétrolière, résistera contre la menace Omicron. L’Arabie Saoudite, elle, prend les devants en augmentant les prix de son pétrole et en libéralisant l’exploitation de ses gazoducs.
Pendant ce temps-là, la visite d’Emmanuel Macron dans les monarchies du golfe est l’occasion pour les énergéticiens français de nouer des partenariats avec les sociétés Émiratis en matière d’énergies nouvelles. (TotalEnergies, Engie et EDF s’associent respectivement avec l’ADNOC, Masdar et Emirates Nuclear Energy Corp).
L’OPEP MAINTIENT SA POLITIQUE
L’OPEP et ses alliés (OPEP+) maintiennent leur politique d’augmentation de la production de pétrole. Une surprise puisque les marchés s’attendaient plutôt à ce que l’organisation soit prudente en raison du risque de resserrement de l’économie suite à la découverte d’un variant au Covid-19. Mais l’OPEP continue d’ouvrir les vannes malgré la menace Omicron.
Ainsi, les 23 pays membres et alliés de l’OPEP vont continuer d’ajouter 400.000 barils/jour/mois en janvier 2022, comme chaque mois depuis mai 2021.
Ce qu’il faut retenir :
Suite à cette décision, les marchés pétroliers se sont effondrés. Le baril de Brent tombant à $65, tandis que le WTI chute à $62.
D’autant que juste avant la décision de l’organisation, les prix avait déjà commencé à baisser. Certains gros consommateurs de pétrole comme la Chine et les États-Unis ayant libéré une partie de leurs réserves stratégiques de pétrole et inondé les marchés.
Affaire à suivre :
La prochaine réunion prévue pour le 4 janvier 2021 prendra ainsi acte des effets de cette politique sur les marchés pétroliers. Elle prendra également acte des effets possiblement délétères de l’épanouissement du variant Omicron du covid-19 sur la demande pétrolière. Les cours pourraient donc chuter lourdement.
À noter que l’OPEP+ ne s’interdit pas de revenir en urgence sur sa décision si les cours du pétrole baissent trop rapidement.
L’ARABIE SAOUDITE AUGMENTE SES PRIX DE VENTE OFFICIELS DE PÉTROLE
Quelques jours seulement après la réunion de l’OPEP+, en réaction à la baisse des prix du pétrole, l’Arabie Saoudite augmente ses OSP pour janvier 2022 à destination de l’Asie et des États-Unis.
La plus forte hausse des prix de vente officiels concernant les qualités moyennes (+$0,70/baril) et lourde (+$0,80/baril) de pétrole à destination de l’Asie.
Ce qu’il faut retenir :
Il s’agit du 2ème mois consécutif de hausse des prix du pétrole saoudien. La baisse générale des prix du pétrole motive ces décisions. D’autant que le possible resserrement économique à cause du variant Omicron pourrait pérenniser cette politique.
ARAMCO ET BLACKROCK CREENT L’ARAMCO GAS PIPELINES COMPANY
En parallèle, l’Arabie Saoudite mise également sur son gaz naturel. La société d’État saoudienne et BlackRock viennent ainsi de créer l’Aramco Gas Pipelines Company. La co-entreprise va permettre au consortium mené par le fond d’investissement américain d’utiliser le réseau de gazoduc de la société d’État saoudienne pendant 20 ans.
De son côté, grâce à l’opération, l’Aramco lève $15,5 Milliards pour l’utilisation de ses gazoducs tout en conservant “la pleine propriété et le contrôle” du réseau.
Ce qu’il faut retenir :
Il s’agit du 2ème contrat du genre de l’année. En avril 2021, le pétrolier avait déjà signé un contrat similaire avec le consortium dirigé par EIG Global Energy Partners pour l’utilisation de ses oléoducs.
L’Arabie Saoudite tente donc de diversifier ses sources de revenus liées aux hydrocarbures. L’objectif étant de financer sa transition énergétique dans le cadre du plan Vision 2030 du prince hériter Mohammed ben Salmane.
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LES FRANÇAIS INVESTISSENT LES ÉNERGIES NOUVELLES AUX ÉMIRATS ARABES UNIS
Les Émirats Arabes Unis (UAE) cherchent également à financer leur transition énergétique. Le royaume profite ainsi de la visite officielle du Président de la République française Emmanuel Macron pour mettre en relation ses entreprises avec les énergéticiens français.
L’ADNOC se rapproche ainsi de TotalEnergies, Masdar s’associe à Engie et EDF signe un contrat avec l’Emirates Nuclear Energy Corp. Ces trois associations vont permettre, entre autres, de développer les capacités en hydrogène bas carbone du royaume.
En ce sens, Masdar et Engie signent un accord à $5 milliards pour le développement de 2 GW d’hydrogène renouvelable d’ici à 2030. De leur côté, l’ADNOC et TotalEnergies entame également des discussions pour développer des capacités en hydrogène bleu et vert. Surtout, les deux entreprises s’associent afin de développer les capacités de captage et de stockage des UAE.
Ensemble, les deux sociétés ambitionnent de multiplier par six la capacité de captage et de stockage (CCUS) de la société émiratis. L’objectif étant de capter 5 millions de tonnes de CO2 chaque année d’ici à 2030.
Les deux énergéticiens ambitionnent également de développer la production d’hydrogène bleu et vert. Tout comme Masdar et Engie,
Ce qu’il faut retenir :
Émirats : accord ADNOC – TotalEnergies sur le CCUS
Avec ces accords, les UAE visent 25% du marché mondial de l’hydrogène bas-carbone d’ici à 2030.