La société japonaise JERA, principal producteur d’électricité du pays, prévoit d’accroître fortement la part du gaz naturel liquéfié (GNL) américain dans son portefeuille d’approvisionnement à long terme. Actuellement limitée à 10 %, cette proportion devrait atteindre environ 30 % d’ici 2035, grâce à des contrats récents signés avec quatre développeurs d’exportation de GNL sur la côte du Golfe aux États-Unis.
Une expansion stratégique aux États-Unis
Ces nouveaux contrats totalisent jusqu’à 5,5 millions de tonnes par an de GNL américain, renforçant ainsi les relations commerciales existantes avec des sociétés telles que NextDecade, Commonwealth LNG, Sempra Infrastructure et Cheniere Marketing. Les livraisons devraient démarrer progressivement entre 2029 et 2031, selon les modalités spécifiques des accords conclus.
Les volumes sont liés aux prix du gaz naturel du Henry Hub et seront livrés sur une base franco à bord (Free-on-Board, FOB). Actuellement, JERA gère déjà environ 3,5 millions de tonnes annuelles issues des installations de Freeport LNG au Texas et de Sempra-Cameron LNG en Louisiane, représentant environ 10 % de son volume total annuel, estimé entre 30 et 35 millions de tonnes.
Diversification et positionnement international
JERA ne prévoit pas pour l’instant de renforcer davantage ses engagements avec les exportateurs américains du Golfe du Mexique, considérant avoir sécurisé l’essentiel de ses besoins minimaux dans la région. Toutefois, l’entreprise reste attentive aux opportunités potentielles offertes par d’autres régions, notamment en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient, pour diversifier son portefeuille global d’approvisionnement.
Cette stratégie intervient alors que le gouvernement japonais mène actuellement des négociations tarifaires avec les États-Unis, bien que JERA affirme avoir pris ses décisions indépendamment de toute pression gouvernementale, dans l’unique objectif de garantir un approvisionnement stable et suffisant à long terme pour le Japon.
Potentiel d’Alaska et position vis-à-vis du Qatar
Par ailleurs, JERA évalue également le potentiel du projet Alaska LNG en raison de ses avantages géographiques et de ses importantes réserves gazières. Toutefois, la société attend encore des informations précises avant de prendre une décision finale sur une éventuelle participation à ce projet spécifique.
Concernant le Qatar, un partenaire historique majeur, JERA précise que les nouvelles acquisitions américaines ne remplaceront pas les 5,5 millions de tonnes annuelles précédemment fournies par le contrat Qatargas 1, expiré en 2021. La société maintient une nette distinction entre les deux sources d’approvisionnement, considérant le Qatar comme un fournisseur stratégique essentiel pour la sécurité énergétique japonaise, notamment dans des situations critiques, comme l’a démontré l’après-séisme de 2011.
La firme japonaise reste donc attentive aux développements du marché mondial, où les États-Unis et le Qatar devraient demeurer les principaux acteurs du commerce international du GNL au cours des prochaines années.