Le Japon ne voit pas d’impact immédiat sur ses importations de GNL en provenance de Russie suite à l’ordonnance du 31 mars. Celle-ci interdit la fourniture de gaz aux pays ayant imposé des sanctions contre Moscou s’ils refusent de payer les importations en roubles.
Koichi Hagiuda, ministre de l’économie, du commerce et de l’industrie, déclare :
« Bien que nous ne nous attendions pas à un impact immédiat sur le Japon, nous suivrons de près l’évolution de la situation ».
Le Japon ne considère pas, pour l’instant, que la dernière commande russe couvre le GNL. Selon une source du METI, elle couvre uniquement une forme gazeuse de gaz naturel.
Un paiement en roubles pour les pays jugés « inamicaux » :
Le président russe Vladimir Poutine a signé le 31 mars un décret interdisant la fourniture de gaz russe aux pays qui ont imposé des sanctions contre Moscou.
Cette mesure très attendue signifie que les acheteurs de ces pays « inamicaux » doivent payer le gaz russe en transférant des devises étrangères. Ensuite, la banque russe en question utilise ces fonds pour acheter des roubles.
La banque russe Gazprombank, qui n’est pas sanctionnée, traitera les transactions.
Le Japon fait partie des pays du G7, avec la France ou encore les Etats-Unis, qui ont publié le 28 mars une déclaration commune. Elle affirme, concernant les contrats, que :
« Ces contrats doivent être respectés puisque la plupart des contrats de fourniture de gaz stipulent explicitement le paiement en euros ou en dollars ».
Pas de recul de la part du Japon :
Le Japon n’a pas non plus l’intention de se retirer des projets Sakhaline 1, 2, qu’il juge essentiels pour la sécurité énergétique du pays. De plus, le Japon n’a actuellement aucun plan pour suspendre ou se retirer du projet Arctic LNG 2.
La ministre déclare :
« Sakhaline-1 est une rare source d’approvisionnement en pétrole brut (…) et Sakhaline-2 fournit environ 9% des importations de GNL du pays et représente environ 3% du volume d’approvisionnement en électricité ».
Ces projets sont donc essentiels pour l’approvisionnement énergétique du Japon. Notamment car ils permettent de s’approvisionner en dessous du prix du marché. Ce qui est un argument de taille au vu du contexte actuel.
L’importance énergétique que revêt la Russie
La Russie a représenté 9% des importations totales de GNL du Japon, soit 74,32 millions de tonnes. En tant que cinquième fournisseur en 2021, il s’agit d’un partenaire important.
Plus de la moitié de la capacité de production de GNL du projet Sakhalin 2 concerne des offtakers japonais. D’autre part, le GNL de Sakhalin 2 représente la quasi-totalité des importations japonaises de GNL en provenance de Russie.
Enfin, la Russie est également le troisième fournisseur de charbon après l’Australie et l’Indonésie, avec 11 % des importations.