Le Japon demande à l’UE une exception dans les sanctions sur le pétrole russe. C’est la partie du transport de la région de Sakhaline qui pose des difficultés, car le pays participe directement à deux projets d’exploitation. Ces sanctions pourraient à terme impacter le pays. Malgré ce contexte, le Japon continue de se défaire des importations de pétrole russe.
Le Japon recherche un consensus avec l’UE
Tout d’abord, le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’industrie (METI) du Japon demande à l’UE d’éviter les conséquences des sanctions. Il pourrait y avoir des difficultés pour le pays sur les remontées de pétrole russe de Sakhaline. Le Japon veut un compromis sur l’aspect de l’interdiction de l’UE d’assurer et de financer le transport maritime de pétrole russe vers des pays tiers.
Ensuite, Shinya Okuda, directeur général de la Petroleum Association of Japon, confirme la stratégie du METI. La confirmation du METI intervient pour préserver les intérêts du Japon dans la région de Sakhaline. Le METI cherche une exception pour les remontées de brut des projets Sakhaline 1 et 2.
Ainsi, les mesures prises par le Japon interviennent au moment de nouvelles sanctions de l’UE contre la Russie. Le sixième train de sanctions de l’UE prévoit l’élimination progressive des importations de brut russe en six mois. La période est de huit mois pour les autres produits pétroliers.
Un désengagement progressif du pays envers le pétrole russe
Premièrement, la Russie fournit 4 % des importations totales de brut au Japon. Cela représente 2,48 millions de b/j en 2021. Au contraire, le Moyen-Orient contribue à 92 % des entrées d’après les données du ministère des Finances du Japon.
Deuxièmement, les raffineries du Japon réduisent leurs importations de pétrole russe. Les deux principaux raffineurs du pays, ENEOS et Idemitsu Kosan suspendent les nouveaux contrats d’importations.
En outre, le Premier ministre du Japon, Fumio Kishida déclarait le 9 mai que le pays interdirait les importations de pétrole russe. Cette décision faisait suite au dernier engagement pris par les dirigeants du G7. Ils convenaient le 8 mai, d’éliminer progressivement l’énergie russe, y compris le pétrole, « en temps voulu et de manière durable ».
Une remise en cause des projets Sakhaline ?
Des entreprises du Japon ont des parts dans les projets Sakhaline 1 et 2. C’est notamment le cas de SODECO qui détient une participation de 30 % dans Sakhaline 1. Or, le Japon est actionnaire à 50 % de cette entreprise. Les parties prenantes japonaises reçoivent du Sokol russe correspondant à leurs participations. Elles le vendent ensuite sur le marché. En réalité, la Russie et l’UE ont l’obligation de veiller à ce que les projets internationaux ne soient pas affectés par des conflits. Sakhaline 1 étant développé par un consortium international, le Japon ne sera pas en difficulté.
De plus, le projet Sakhaline 2 correspond à l’exploitation du GNL. Plus de la moitié de la capacité de production de GNL est à destination d’acheteurs japonais. Le GNL de Sakhaline 2 représente la quasi-totalité des importations du Japon en provenance de Russie. Néanmoins, l’impact d’une éventuelle interdiction d’assurance des navires russes transportant des cargaisons de GNL vers l’Asie ne verra pas le jour malgré les sanctions actuelles selon un courtier.
En conclusion, le Japon reste déterminé à conserver les intérêts du pays dans ces deux projets. Cela se justifie, car l’approvisionnement énergétique contribue à une stabilité et des prix abordables à long terme.