L’opérateur croate de pipelines JANAF et le groupe pétrolier et gazier hongrois MOL entameront des négociations sur la prolongation de leur coopération, dont l’accord actuel de transport de pétrole brut expire le 31 décembre. Le contrat en vigueur prévoit l’acheminement annuel de 2,1 millions de tonnes de brut vers les raffineries de MOL en Hongrie et en Slovaquie.
Des discussions sous pression géopolitique
JANAF a proposé d’augmenter les volumes transportés, alors que la Hongrie subit une pression croissante pour réduire sa dépendance au pétrole russe transitant par l’oléoduc Druzhba. La société croate affirme être « techniquement et organisationnellement prête à répondre à tous les besoins annuels » des raffineries de MOL en Europe centrale. Elle met en avant la fiabilité de son oléoduc adriatique comme alternative aux approvisionnements russes.
MOL a toutefois exprimé des doutes quant à la capacité de JANAF à assurer des volumes suffisants. En réponse, l’entreprise croate a réaffirmé sa disponibilité à renforcer la coopération et à sécuriser les approvisionnements énergétiques de la région. Les deux entreprises considèrent ces négociations comme stratégiques pour la continuité du transport pétrolier en Europe centrale.
Des tensions tarifaires et des enjeux régionaux
Des responsables hongrois ont accusé JANAF d’appliquer des tarifs excessifs pour le transport, une allégation rejetée par l’entreprise, qui affirme facturer à MOL des taux standards. Selon un porte-parole de MOL, le groupe est « prêt pour les négociations », sans préciser les conditions envisagées pour un éventuel nouvel accord.
Parallèlement, JANAF fait face à un autre risque lié à son contrat avec la société pétrolière serbe Naftna Industrija Srbije (NIS), détenue majoritairement par des intérêts russes. Cet accord, valable jusqu’au 31 décembre 2026, pourrait être remis en cause par de nouvelles sanctions de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain, dont la décision est attendue après le 8 octobre.
La société croate a précisé que sa licence actuelle de transport pour NIS restait valide jusqu’à cette date et qu’elle demanderait une prolongation si les sanctions étaient maintenues. Cette incertitude réglementaire s’ajoute à la pression sur les flux énergétiques régionaux, déjà perturbés par les restrictions européennes sur le pétrole russe.