Le secteur de la fabrication de composants photovoltaïques traverse une phase de turbulences financières majeures. Selon le dernier rapport de Wood Mackenzie (Wood Mackenzie) publié le 17 décembre 2025, les entreprises JA Solar (JA Solar) et Trinasolar (Trinasolar) occupent désormais la première place mondiale avec des scores respectifs de 91,7 et 91,6. Cette performance intervient dans un contexte de crise où les dix principaux fabricants mondiaux ont enregistré une perte nette collective de 2,2 milliards de dollars au premier semestre 2025. Cette situation résulte d’une chute brutale des prix de vente des modules, impactant directement les marges opérationnelles des plus grands acteurs industriels chinois.
Concentration de l’offre et excellence opérationnelle
La domination des leaders se manifeste par une concentration croissante des parts de marché. Les dix premières entreprises du secteur ont expédié un volume total de 224 gigawatts (GW) de modules, soit 75 % des livraisons mondiales sur la première moitié de l’année. Alors que le taux d’utilisation moyen des usines au niveau mondial n’est que de 43 %, le top 10 maintient une cadence moyenne de 70 %. Des sociétés comme Adani Solar (Adani Solar) et DMEGC Solar (DMEGC Solar) se distinguent particulièrement en conservant un taux d’utilisation de 100 %, signe d’une résilience opérationnelle face à la surcapacité ambiante.
L’analyse introduit également la nouvelle classification Grade A (Grade A), conçue pour évaluer la bancabilité et la fiabilité des fournisseurs selon des critères de performance stricts. Trente fabricants répartis dans neuf pays ont obtenu cette distinction au premier semestre 2025, offrant ainsi un outil de gestion des risques pour les développeurs de projets. Contrairement aux acteurs chinois, les fabricants non-chinois du classement sont restés rentables en se focalisant sur des marchés premium protégés par des barrières commerciales. Cette divergence financière souligne l’importance stratégique de la diversification géographique des capacités de production pour contourner les tensions tarifaires.
Mutations technologiques et perspectives de consolidation
L’industrie s’apprête à vivre une phase de consolidation structurelle profonde entre 2026 et 2027. L’intégration verticale, permettant le contrôle de la chaîne de valeur depuis le lingot de silicium jusqu’au module fini, devient le nouveau standard compétitif. Plusieurs leaders étendent actuellement leurs infrastructures vers la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Middle East and North Africa, MENA) pour sécuriser des chaînes d’approvisionnement résilientes. Cette stratégie vise à stabiliser les revenus dans un environnement économique marqué par une volatilité persistante des prix des composants photovoltaïques.
Le prochain saut technologique sera porté par les cellules à contact passivé par oxyde de tunnel (Tunnel Oxide Passivated Contact, TOPCon 4.0). Cette technologie devrait porter l’efficacité des modules au-delà de 25 %, accélérant ainsi le déclassement des lignes de production de générations précédentes. Selon les prévisions de Wood Mackenzie, les fabricants capables de maintenir des investissements stratégiques malgré la crise actuelle seront les mieux placés pour capter le prochain cycle de croissance. La capacité à financer ces évolutions techniques déterminera la survie des acteurs de second rang dans un marché saturé.