Israël a relancé les exportations de ses surplus de gaz naturel à destination de l’Égypte et de la Jordanie après plusieurs jours d’interruption. Cette reprise intervient alors que deux des trois principaux champs offshore du pays, Leviathan et Karish, restent à l’arrêt en raison d’une décision du gouvernement israélien du 13 juin dernier. Les quantités actuellement exportées proviennent exclusivement du champ Tamar, qui est demeuré opérationnel durant toute cette période. Le ministère israélien de l’Énergie précise toutefois que ces exportations restent limitées aux seuls volumes excédentaires non nécessaires au marché intérieur.
Reprise limitée après une suspension totale
La suspension initiale avait stoppé net les flux gaziers vers l’Égypte et la Jordanie, deux pays fortement dépendants des importations énergétiques israéliennes. Selon le ministère israélien de l’Énergie, ces exportations représentent actuellement des volumes réduits, soumis à l’évolution de la demande intérieure d’électricité. Le secteur électrique israélien a consommé 10,9 milliards de mètres cubes (Bcm) de gaz en 2024, soit une hausse annuelle de 7 %, témoignant d’une demande domestique en croissance constante. Malgré la reprise des flux, aucune date n’a été communiquée concernant le redémarrage complet des deux champs arrêtés, Leviathan et Karish.
L’Égypte face à une dépendance accrue
L’Égypte, confrontée à un net recul de sa production nationale de gaz, dépend fortement des approvisionnements en provenance d’Israël ainsi que des importations internationales de gaz naturel liquéfié (GNL). En mars 2025, les importations égyptiennes de gaz israélien avaient atteint 0,9 Bcm, confirmant cette tendance à la hausse observée depuis 2024. Face à l’interruption soudaine des livraisons israéliennes, les autorités égyptiennes avaient rapidement activé un plan d’urgence visant à prioriser la répartition interne du gaz disponible. Le pays a également accéléré les préparatifs techniques d’une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU, pour Floating Storage and Regasification Unit), baptisée Energos Eskimo, actuellement stationnée au port d’Ain Sokhna.
Un marché régional sous pression
Les récents événements illustrent la fragilité du marché gazier régional, sensible aux fluctuations d’approvisionnement liées à des décisions nationales soudaines. L’Égypte et la Jordanie, confrontées à ces perturbations imprévues, cherchent désormais à diversifier davantage leurs sources énergétiques afin d’assurer une stabilité plus grande à leur réseau. Pour l’heure, la reprise limitée des exportations israéliennes apporte un répit provisoire, mais pose simultanément des questions sur la durabilité et la sécurité à long terme de ces accords énergétiques régionaux.