L’Iran et les États-Unis voient leurs tensions réapparaître suite à la décision de l’Iran de saisir deux pétroliers grecs. Parallèlement, les États-Unis retiennent une cargaison de brut iranien d’un pétrolier battant pavillon russe, prés de la Grèce. Cette situation déstabilise un marché pétrolier déjà volatile avec des prix atteignant des sommets depuis environ deux mois.
Un contexte géopolitique tendu
L’Iran, le 27 mai, arrêtait deux pétroliers battant pavillon grec dans le Golfe Persique. Cette arrestation intervient quelques jours après la saisie d’un pétrolier iranien, par les États-Unis, au large de la Grèce. Cette crise se déroule alors que les espoirs d’un accord sur le nucléaire entre les deux pays commencent à s’estomper.
Le marché pétrolier continue de se tendre en raison, notamment, des tensions sur le diesel et l’essence. Parallèlement, la baisse de la production de brut russe, après le début du conflit russo-ukrainien, accentue les tensions. Enfin, la demande chinoise pourrait commencer à se réveiller après le ralentissement induit par le coronavirus.
Tensions Iran – États-Unis
L’Iran détient le Delta Poseidon qui transporte 600.000 barils de mazout irakien à haute teneur en soufre. Le second navire détenu est le Prudent Warrior qui transporte un million de barils de brut irakien Basrah Medium. Ainsi, l’amarrage des deux navires intervient après l’annonce des États-Unis de nouvelles sanctions.
Les sanctions visent des personnes et des entités iraniennes soupçonnées d’être impliquées dans un commerce illicite de pétrole. Les autorités américaines suspectent un réseau international de contrebande de pétrole et de blanchiment d’argent. Le pétrole iranien alimenterait, notamment, le Hezbollah, au bénéfice des Gardiens de la révolution islamique.
Un axe stratégique
L’Iran menaçait déjà d’arraisonner des navires dans le Golfe Persique, où plus d’un cinquième du brut maritime mondial transite. Cette tension accrue dans la région pourrait ajouter une pression supplémentaire sur les prix du pétrole. Actuellement, le pétrole se négocie au-dessus de $100 par baril.
En 2019, l’Iran saisissait un navire britannique en rétorsion à la saisie d’un pétrolier iranien par le Royaume-Uni. Le navire iranien faisait l’objet de suspicion de livraisons de pétrole à la Syrie, placée sous sanctions. Depuis 2017, 31 incidents soulignent le risque géopolitique dans la région avec, de plus, 13 incidents sur le premier trimestre 2022.