Iran et Irak peinent à finaliser leur accord gazier malgré des négociations avancées

Les discussions entre Téhéran et Bagdad sur les volumes d'exportation et une dette de 11 milliards de dollars révèlent les complexités d'une dépendance énergétique sous sanctions américaines.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Les ministres iranien du pétrole Mohsen Paknejad et irakien de l’électricité Ziyad Ali Fadhil ont annoncé le 2 août des « résultats positifs » dans leurs négociations sur la dette gazière irakienne et les futurs volumes d’exportation. Cette rencontre intervient alors que l’Irak fait face à une vague de chaleur exceptionnelle et que l’Iran a réduit ses livraisons de gaz de 55 millions de mètres cubes par jour à seulement 25 millions depuis mai. Les deux pays affirment approcher d’un règlement sans toutefois révéler les détails financiers ou opérationnels de l’accord. Cette opacité reflète la complexité d’une relation énergétique contrainte par les sanctions américaines et les défis domestiques des deux nations.

Une dette colossale sous le poids des sanctions

La dette irakienne envers l’Iran pour les importations gazières s’élève entre 11 et 12 milliards de dollars selon plusieurs sources diplomatiques, bien que Téhéran n’ait officiellement confirmé aucun montant lors de cette rencontre. La National Iranian Gas Company (NIGC) revendique à elle seule plus de 5 milliards de dollars d’arriérés, dont 3 milliards sont bloqués à la Trade Bank of Iraq en raison des restrictions bancaires internationales. Les mécanismes de paiement restent le principal obstacle, l’Irak ayant initié depuis juillet 2023 un système de troc controversé impliquant le transfert de 600 000 à 900 000 tonnes mensuelles de fuel oil vers l’Iran. Cette solution de contournement des sanctions soulève des questions sur sa légalité au regard du droit américain et pourrait exposer Bagdad à des mesures punitives de Washington.

L’administration Biden a accordé des dérogations temporaires de 120 jours permettant à l’Irak d’importer du gaz iranien, mais la dernière échéance expire le 7 mars 2025. Le mémorandum présidentiel NSPM-2 de l’administration Trump signale une intention de ne pas renouveler ces exemptions, plaçant l’Irak dans une position précaire. Les volumes contractuels entre les deux pays prévoient normalement 50 à 70 millions de mètres cubes quotidiens, ajustables selon la demande saisonnière, transitant par les points frontaliers de Shalamcheh et Naft Shahr. L’Iran vend son gaz à l’Irak à des prix supérieurs au marché international, exploitant la dépendance de son voisin qui ne dispose pas d’alternatives immédiates pour alimenter ses centrales électriques.

L’Irak face à un déficit énergétique structurel

Le système électrique irakien opère avec une capacité installée de 27 à 28 gigawatts (GW) alors que la demande de pointe estivale devrait atteindre 45 à 55 GW en 2025. Ce déficit structurel de 40 à 60% laisse des millions d’Irakiens sans électricité pendant les périodes critiques. La contribution iranienne, historiquement de 10 GW représentant 40% de la production irakienne, s’est effondrée à seulement 1,5 GW suite aux récentes réductions d’approvisionnement. L’Irak brûle paradoxalement 17 à 18 milliards de mètres cubes de gaz associé par torchage annuel, un volume équivalent à ses importations iraniennes, faisant du pays le troisième plus grand gaspilleur mondial après la Russie et l’Iran.

Des accords récents avec des entreprises américaines incluant KBR, Baker Hughes et General Electric visent à capturer ce gaz torché, tandis que des interconnexions électriques avec la Jordanie (250 MW), la Turquie (300 MW) et les pays du Conseil de coopération du Golfe promettent une diversification progressive. Le gouvernement irakien a annoncé son intention d’atteindre l’indépendance gazière d’ici 2028, mais les experts restent sceptiques quant à la faisabilité de cet objectif sans investissements massifs dans l’infrastructure de capture et de transport. Les pertes du réseau électrique irakien atteignent 40 térawattheures annuellement, quatre fois la production totale des générateurs de quartier, soulignant l’inefficacité systémique du secteur.

La crise énergétique iranienne complique les exportations

L’Iran fait face à sa propre crise énergétique avec un déficit gazier hivernal de 260 millions de mètres cubes par jour, forçant la fermeture d’offices gouvernementaux dans 28 provinces. Le champ de South Pars, source de 70% de la production gazière iranienne avec environ 711 millions de mètres cubes quotidiens, subit une baisse de pression de 7 bars annuellement, compromettant la production future. Téhéran a investi 20 milliards de dollars dans un projet de maintien de pression comprenant 28 plateformes, mais les résultats restent incertains. La Phase 11 de South Pars, stratégiquement proche de la frontière maritime avec le Qatar, a augmenté sa production de 15 à 18-20 millions de mètres cubes par jour.

Cette situation paradoxale où l’Iran exporte du gaz malgré ses pénuries domestiques reflète les priorités économiques du régime, qui privilégie les revenus d’exportation estimés à 4 milliards de dollars annuels en provenance d’Irak. Les coupures d’électricité généralisées en Iran et l’incapacité à répondre à la demande domestique créent des tensions sociales croissantes. Le ministre iranien du pétrole maintient néanmoins que les exportations vers l’Irak se poursuivront conformément au contrat quinquennal signé en mars 2024, malgré les pressions américaines et les critiques internes sur la priorisation des exportations au détriment des besoins nationaux.

Les négociations actuelles entre l’Iran et l’Irak illustrent la fragilité d’une relation énergétique construite sur des bases géopolitiques instables. Alors que Bagdad cherche désespérément à diversifier ses sources d’approvisionnement et que Téhéran jongle entre ses besoins domestiques et ses impératifs de revenus, la question demeure : combien de temps cette interdépendance dysfonctionnelle peut-elle perdurer face aux pressions internationales croissantes et aux réalités énergétiques régionales ?

Bruxelles convoque l’industrie face aux restrictions chinoises sur les terres rares

Une réunion d'urgence menée par la Commission européenne rassemble les secteurs clés touchés par les restrictions chinoises sur les exportations de terres rares, avant un retour au Parlement européen.

Les Philippines accélèrent les investissements gaziers pour sécuriser leur avenir énergétique

Manille prévoit de renforcer sa production d’énergie à partir du gaz et des renouvelables afin de répondre à une hausse de 6,6 % de la demande d’électricité en deux ans.

Le Canada et le Royaume-Uni renforcent leur alliance énergétique autour des minéraux critiques

Ottawa et Londres ont multiplié les échanges bilatéraux pour structurer une coopération stratégique autour de l’énergie nucléaire et des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, dans le cadre de la présidence canadienne du G7.
en_1140190968540

Trump affirme que Modi cessera les achats de pétrole russe dans un contexte tendu

Donald Trump déclare avoir obtenu l'engagement de Narendra Modi pour mettre fin aux importations de pétrole russe, ajoutant une pression politique sur les relations commerciales indo-russes.

Les États-Unis obtiennent le report du vote sur la taxe carbone maritime à l’OMI

Sous pression diplomatique intense de Washington, les pays membres de l’Organisation maritime internationale ont accepté de reporter d’un an l’adoption d’un mécanisme de tarification du carbone pour le transport maritime mondial.

Trump autorise des opérations clandestines de la CIA ciblant le Venezuela

Washington confirme avoir donné mandat à la CIA pour mener des actions secrètes contre le gouvernement de Nicolas Maduro, provoquant des tensions croissantes entre les États-Unis et le Venezuela sur fond d’enjeux géostratégiques et énergétiques.
en_1140171040540

Bruxelles veut interdire gaz et pétrole russes dès 2027 dans un geste diplomatique fort

Deux commissions du Parlement européen proposent d’avancer à 2026 et 2027 l’arrêt complet des importations d’hydrocarbures russes, incluant pétrole, gaz et GNL, renforçant ainsi la position géopolitique de l’Union européenne.

Faible mobilisation des dirigeants pour la COP30 malgré l’urgence climatique et logistique

La conférence COP30 organisée en Amazonie par le Brésil fait face à une faible participation des dirigeants mondiaux, sur fond de tensions géopolitiques et de défis logistiques majeurs.

Washington autorise Trinité-et-Tobago à explorer le champ gazier Dragon avec Caracas

Les États-Unis ont accordé à Trinité-et-Tobago une licence spéciale pour reprendre les négociations avec le Venezuela autour du champ gazier Dragon, levant partiellement les restrictions imposées au secteur énergétique vénézuélien.
en_1140121062540

Bruxelles avance vers une sortie totale du gaz et pétrole russes d’ici 2028

Les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne ont validé l’envoi au Conseil des ministres d’un projet législatif visant à éliminer progressivement les importations d’énergie fossile russe d’ici janvier 2028.

La Russie acte sa sortie définitive de l’accord nucléaire bilatéral avec les États-Unis

La Douma a approuvé le retrait formel de la Russie d’un traité signé avec les États-Unis sur l’élimination du plutonium militaire, mettant fin à plus de deux décennies de coopération nucléaire stratégique.

Tusk refuse de transférer à l’Allemagne un suspect ukrainien lié au sabotage de Nord Stream

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré qu’il n’était pas dans l’intérêt de la Pologne d’extrader vers l’Allemagne un citoyen ukrainien soupçonné d’avoir participé aux explosions ayant endommagé les gazoducs Nord Stream en 2022.
en_114071080540

Des entreprises saoudiennes lancent 500 MW de projets énergétiques en Syrie

Al-Harfi et SCLCO ont signé des accords avec les autorités syriennes pour développer des capacités solaires et éoliennes, dans un contexte de rapprochement énergétique entre Riyad et Damas.

Thaïlande et Japon renforcent leurs achats de brut américain dans un contexte de tensions géopolitiques

Face aux risques liés aux approvisionnements du Moyen-Orient, les raffineurs thaïlandais et japonais se tournent vers le brut américain, soutenus par des incitations tarifaires et des stratégies alignées avec les discussions commerciales bilatérales.

Macron appelle l’Europe à agir contre la flotte fantôme russe après une saisie au large

La France a intercepté un pétrolier lié à des exportations russes, incitant Emmanuel Macron à appeler à une réponse européenne coordonnée pour entraver les navires contournant les sanctions sur le pétrole.
en_114051057540

Les sanctions de l’ONU contre l’Iran réactivées, pression accrue sur les échanges

L’activation du mécanisme de snapback rétablit l’ensemble des sanctions de l’ONU contre l’Iran, impactant directement les secteurs de l’armement, de la finance et du commerce maritime international.

L’Union européenne intensifie sa coopération énergétique avec le Groenland

Le commissaire Dan Jørgensen est en visite au Groenland pour renforcer les liens énergétiques avec l’Union européenne, dans un contexte de doublement envisagé des fonds européens pour la période 2028-2034.

Ministres européens et iranien se réunissent à New York pour éviter retour des sanctions

Les chefs de la diplomatie européenne et iranienne se retrouvent à New York pour tenter d’éviter le rétablissement des sanctions de l’ONU liées au programme nucléaire de Téhéran.
en_1140240942540

Le Canada et le Mexique lancent un partenariat stratégique axé sur l’énergie et les infrastructures

Le premier ministre canadien Mark Carney annonce un accord bilatéral avec le Mexique incluant des investissements ciblés dans les corridors énergétiques, les infrastructures logistiques et la sécurité transfrontalière.

Trump demande à l’OTAN de cesser tout achat de pétrole russe par ses membres

Le président américain a appelé à un arrêt immédiat des importations de pétrole russe par les pays membres de l’OTAN, dénonçant une contradiction stratégique alors que des sanctions sont envisagées contre Moscou.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.