L’Irak a donné samedi le coup d’envoi de la production dans une nouvelle raffinerie de pétrole, un projet qui doit aider ce pays pourtant riche en hydrocarbures à réduire sa dépendance aux importations de carburant, a annoncé le ministre du Pétrole.
La raffinerie de Kerbala, dans le centre de l’Irak, s’est lancée dans la « production commerciale » après son inauguration présidée par le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, a indiqué Hayan Abdel Ghani lors d’un discours.
Le complexe pourra à terme raffiner 140.000 barils par jour et « contribuer à répondre à la demande locale en essence, kérosène et fioul domestique, tout en réduisant les importations », a déclaré M. Abdel Ghani. Le projet, réalisé par le sud-coréen Hyundai, produira 9 millions de litres de carburant par jour, soit plus de la moitié des 15 millions de litres qu’importe l’Irak chaque jour, d’après le ministre. De même, la raffinerie doit produire 200 mégawatts d’électricité, « dont 60 mégawatts seront affectés au réseau national », a encore expliqué Hayan Abdel Ghani.
Deuxième pays de l’Opep, l’Irak exporte en moyenne 3,3 millions de barils de brut par jour. Avec ses immenses réserves d’hydrocarbures, l’or noir représente plus de 90% de ses revenus. Pays ravagé par des décennies de guerres et de conflits, où mauvaise gestion publique et corruption endémique ralentissent les efforts de reconstruction et l’exécution de réformes, l’Irak, malgré son immense manne pétrolière, attend encore la concrétisation de grands projets d’infrastructures.
La raffinerie de Kerbala est « la première dotée d’une telle capacité de production à être construite depuis les années 1980 », avait assuré à l’AFP un responsable du ministère du Pétrole sous le couvert de l’anonymat lors des premiers essais réalisés en septembre dernier.
L’Irak, qui dispose déjà de trois raffineries en service, produit localement la moitié de ses besoins quotidiens, soit environ 30 millions de litres, et importe le reste.