L’Irak ne prévoit pas d’augmenter ses exportations de pétrole. C’est ce qu’a annoncé le vice-premier ministre irakien, Ali Allawi, alrs en déplacement à Washington.
L’Irak ne peut pas augmenter sa production
Ali Allawi s’est récemment exprimé à ce sujet lors d’un événement de l’Atlantic Council. Il annonce :
« Il est peu probable que nous puissions exporter davantage, mais nous pouvons certainement remplacer les importations de sous-produits pétroliers et de gaz. L’Irak est évidemment [engagé] dans les accords mandatés par l’OPEP ».
Toutefois, il n’a pas souhaité dévoiler la capacité actuelle du pays. Des doutes concernent donc la capacité de l’Irak à exporter davantage de brut. Cela laisse présager des difficultés pour atteindre son quota OPEP+. Selon la dernière enquête de S&P Global Commodity Insights, l’Irak a pompé 4,34 millions de b/j en mars. Cela représente une hausse de 80 000 b/j par rapport à février et une production légèrement inférieure au plafond de production de l’OPEP, qui est de 4,37 millions de b/j.
Une production perturbée
La production de mars de l’Irak, deuxième plus grand producteur de l’OPEP, a donc augmenté. La maintenance du champ West Qurna 2 s’est terminée plus tôt que prévu. Cependant, des protestations ont perturbé le champ Nassiriya pendant quelques jours au début du mois. Les sources et les données satellitaires ont indiqué une accumulation considérable des stocks.
Toutefois l’Irak s’engage à respecter les décisions des membres de l’OPEP+, a déclaré le porte-parole du ministère du pétrole, Assem Jihad, à l’agence de presse publique irakienne. L’Irak s’efforce d’accroître sa capacité d’exportation de pétrole à partir des terminaux du sud du Golfe. C’est de là que son brut arrive sur les marchés mondiaux. Néanmoins, les retards pris par les projets de modernisation des infrastructures ont entravé ses efforts.
Ainsi, les contraintes d’exportation de l’Irak sont susceptibles d’accroître la pression sur l’OPEP+. L’organisation a déjà du mal à atteindre son quota en raison des déclins naturels et des perturbations de l’approvisionnement de certains membres. La production de pétrole brut de l’OPEP et de ses alliés a baissé en mars par rapport à février, pour la première fois depuis plus d’un an. Cela contribue à resserrer un marché déjà perturbé par la guerre en Ukraine.
Des inquiétudes se forment
Les capacités de productions de l’OPEP+ dans le contexte de tensions internationales commencent à inquiéter. La reprise de la demande du pétrole a également contribué à renforcer ce sentiment auprès des acheteurs. Cette inquiétude a eu pour effet de faire grimper les prix de référence du brut.
À titre d’exemple, le prix de référence Platts Dated Brent est estimé à près de 140 $/b ces dernières semaines. Il a toutefois baissé temporairement via la libération des stocks mondiaux de pétrole des réserves stratégiques. En effet, le Platts Dated Brent a été évalué, le 19 avril à 105,65 $/b, en baisse de 0,86 % sur la journée.
L’OPEP+ a approuvé le 31 mars une autre augmentation modeste de la production de pétrole. Elle a déclaré ne pas voir la nécessité de répondre aux perturbations du pétrole dues à la guerre en Ukraine. L’accord de l’OPEP+ invite l’alliance des 23 pays producteurs à augmenter la production de 432 000 b/j en mai. Il s’agit d’une légère augmentation par rapport aux hausses mensuelles précédentes de 400 000 b/j. L’organisation se réunira le 5 mai prochain pour décider des niveaux de production de juin.
De plus, M. Allawi a déclaré que si l’Irak bénéficie des prix élevés du pétrole soutenus par la guerre en Ukraine, les coûts du conflit sont également importants. De fait, le pays subit la flambée des prix des engrais, du blé et d’autres produits de base. En tant que ministre du pétrole par intérim à la mi-2020, M. Allawi avait plaidé en faveur d’un mécanisme de réduction de l’offre. Il souhaitait tenir compte de la capacité de chaque producteur à supporter les quotas d’approvisionnement. Il a toutefois clairement réaffirmé sa volonté de poursuivre les accords avec l’OPEP+.